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 Entre les murs. François Bégaudeau

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Penthésilée
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Penthésilée


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MessageSujet: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptyMar 13 Mar 2007 - 13:08

Entre les murs

de François Bégaudeau. Publié en 2006.

Présentation de l'éditeur
" Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse. "
Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.

Biographie de l'auteur
Né en 1971 à Luçon, François Bégaudeau a enseigné pendant sept ans dans un collège parisien.
François Bégaudeau est l'auteur chez Verticales de deux romans remarqués, Jouer juste (2003) et Dans la diagonale (2005), et d'une fiction biographique consacrée aux Rolling Stones, Un démocrate, Mick Jagger 1960-1969 (Naïve, 2005). Il collabore aux Cahiers du cinéma et fait une chronique littéraire dans la Matinale de Canal +.

Mon avis:

Buzz de l'année dernière, Entre les murs a divisé la critique. Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé, je l'ai dévoré (ça se lit vite).
Le principe est simple: le narrateur, prof de français dans un collège parisien, raconte ce qui se passe dans ses classes, dans la salle des profs, lors des conseils de discipline ou des réunions. Là, rien de très original et passionnant vu comme ça. Mais le postulat de Bégaudeau (lui même a été prof de français), c'est de restituer la langue parlée. Alors le language des jeunes, mais aussi des profs, restitués tels quels, tranche vraiment avec les petits passage de narration, dont le français est plus soutenu.
Les situations sont très souvent drôles, l'ateur n'épargne ni les profs ni les élèves, ni lui-même, et encore moins le système scolaire. Ce n'est pas une critique, il restitue simplement la réalité, c'est en tout cas comme ça que je l'ai appéhendé.

J'ai vraiment beaucoup ri, le prof a une méchante répartie, le roman répète toujours le même schéma comme l'année scolaire répète toujours les mêmes situations.
Parfois ça fait un peu peur à une future prof comme moi mais bon! Laughing Finalement, même si les élèves décrits sont durs et fatiguants, on s'y attache tout de même, à mesure que le prof s'y attache.
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JaneLane
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MessageSujet: Re: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptyMer 26 Sep 2007 - 11:35

Je l'ai lu aussi cette année avec un grand, grand plaisir.
Je suis tombée dessus un peu par hasard : je connaissais le chroniqueur pour ses interventions dans La matinale sur Canal + et quand j'ai reconnu son nom sur une affiche pour Folio, je me suis dis, allons-y.
D'abord il faut signaler que j’ai eu la chance de poursuivre ma scolarité en Bretagne dans le public certes, mais très très loin des ZEPs, bien tranquillement, loin des problèmes d’immigrés, d’intégration, de la violence donc je suis un peu mal placée pour juger de la justesse du propos mais pour avoir prêté ce livre et échangé avec d’autres il semblerait qu’il ait tapé juste.
Les profs ici sont ordinaires, pas / plus ? forcément motivés, lassés de faire face toujours aux mêmes élèves difficiles. Les élèves sont haut en couleur et nous font souvent rire, par leurs propos, leurs expressions, leurs comportements.
Le style m’a beaucoup plus, tout se passe dans ce collège, on alterne entre les scènes de classe où ce prof de français pas si sympathique essaie tant bien que mal d’enseigner et où l’on discute/dispute; les scènes de conseils de classe où les profs s’ennuient fermement et attendent le pot; les scènes de la salle des profs où l’on soupire et l’on se plaint de ses élèves, du matériel où l’on parle de ses futures vacances.
On rit beaucoup, on reflechit aussi à l'avenir de l'éducation nationale. Le but premier de l'école n'est pas que l'instruction et la connaissance mais aussi la sociabilisation, on apprend à se comporter en société, on se cultive, on échange, on se construit pour plus tard mais j'ai l'impression qu'on a tendance à l'oublier de plus en plus et qu'on force le bachotage alors que la réussite aux examens n'est plus synonyme de réussite dans la vie.
Bien sûr j'idéalise le modèle breton, mon collègue de 400, mon lycée de 700, les nombreux pions avec lesquels on échangeait. Et je plains, du coup, ceux qui ont fait leur scolarité dans des collèges de 2000 élèves où l'on est noyé dans la masse et où la violence, la déliquance peuvent s'exprimer plus librement.
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Margot
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MessageSujet: Re: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptySam 27 Sep 2008 - 19:35

Ca fait un bout de temps que je dois faire un post dessus... Le courage me manquait.
Je connaissais l'auteur depuis quelques temps déjà : il écrit une chronique dans "Muze" sur les héroïnes de romans.
J'ai évidemment lu le livre suite au festival de Cannes... comme pas mal de monde je pense.
Le tableau de l'école qu'il dépeint est tellement réaliste. A l'école on passe successivement de grandes joies, à de grandes peines, des peurs, des envies... tous les élèves passent par ces phases : donc on peut tous se reconnaitre dans ce livre.
L'auteur croque ses élèves avec tendresse et une pointe d'humour, car au fond ils sont tous attachants.
J'ai beaucoup réfléchi sur le rôle actuel de l'école et sur ce que chacun pouvait apporter à cette institution.
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Amelly
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MessageSujet: Re: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptyMer 24 Mar 2010 - 17:20

Bon, je vais (une fois de plus) faire ma râleuse et apporter une note bien négative après tant d'éloge; mais après avoir lu une marmelade aussi indigeste je ne peux pas ne pas me manifester puker

Par quoi commencer?
Le fond déjà : le concept avait en soi quelque chose d'intéressant...l'histoire d'un prof banal dans un banal collège de banlieue. Je m'attendais un peu à une histoire dans le style "Le cercle des poètes disparus", ou comment un prof arrive à mater les élèves difficiles (dans un 1er temps) pour réussir à les intéresser à ce qu'ils leur enseigne (dans un 2nd temps), avec une sorte de morale à la : "Chaque gosse mérite qu'on croit en lui, les jeunes de banlieue ont eux aussi du potentiel"etc...
Bon 1ère déception déjà.
Bon mais si c'est pas ça c'est quoi alors ?
Un livre qui nous raconte l'histoire banale d'un prof banal dans un collège de banlieue banal ? Dénoncer par ce biais les conditions qui sont celles des profs et des élèves de banlieue? Démotivation, dépression, violence...? Là encore, difficile à déterminer....car en fait : il n'y a pas d'histoire. C'est le néant complet. Bégaudeau aligne les dialogues caricaturaux (a-t'il peur d'écrire?) qui n'ont aucun sens et qui n'ont même pas le mérite d'être vraiment réalistes. Si son ambition était d'écrire un livre "réaliste", je dois dire qu'il s'est à mes yeux radicalement planté. Des clichés à n'en plus finir (jeunes arabes qui parlent mal et qui comprennent rien, qui sont ni méchants, ni gentils, ni gentils-méchants, enfin....on s'y perd), (jeunes profs obsédés et continuellement sous prozac), (un prof qui se permet de traiter ses élèves de "poufiasses", si ma mémoire est bonne, sans être le moins du monde inquiété)...Je veux bien qu'il y ait un fond de vérité là-dedans, mais à force de trop forcer le trait le livre en devient indigeste et ne nous apporte rien.

Que reste-t'il après la lecture de ce livre? Rien. Pas de trame, pas de personnages (un rien fouillés), pas de style d'écriture...Car ce n'est même pas qu'il a un mauvais style, c'est qu'il n'en a pas.

J'aimerais citer la critique qu'a faite Nelly Kaprièlan de son livre Vers la douceur dans Les Inrockuptibles, et dont certain extraits conviennent parfaitement à ce livre :

"du Houellebecq sans projet, sans vision existentielle, sans ambition ni puissance littéraire"

" c’est laborieux, plat, mort. C’est que l’auteur a eu l’idée géniale de faire correspondre le fond et la forme. "

"Vous avez dit scolaire ? Pourtant, on aurait tort de croire que l’auteur écrit plat, médiocre, ou tout simplement terriblement mal, pour mieux restituer la platitude de ses contemporains : il n’écrit que sa propre langue, et ne restitue donc ici que sa propre médiocrité."

Cette dernière citation serait le résumé que je ferais de ce roman.
Le lien vers la critique complète de Nelly Kaprièlan dans Les Inrocks : http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/francois-begaudeau-se-prend-le-mur/
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MessageSujet: Re: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptyDim 4 Avr 2010 - 19:31

Je suis tout à fait d'accord avec Amelly, Bégaudeau enfonce des portes ouvertes dans ce livre, il renvoie l'image caricaturale que les médias donnent des collèges dans les zones difficiles, le roman n'offre aucune ouverture, ne permet de construire aucune réflexions sur le sujet. J'ai lu un autre bouquin de cet auteur (la fin de l'histoire), et c'est pareil, sensation de vide à la fin, on ne sait pas où il veut en venir, aucune piste de réflexion personnelle une fois le livre fini.
Ces deux livres ne m'ont rien apporté.

François Bégaudeau devait venir à Ecrivains en Grésivaudan, et il a décommandé au dernier moment, en mettant dans l'embarras les organisateurs, je n'ai donc pas pu lui demander pourquoi il avait écrit ces deux livres.
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MessageSujet: Re: Entre les murs. François Bégaudeau   entre les murs - Entre les murs. François Bégaudeau EmptyJeu 8 Avr 2010 - 23:09

Petit hors sujet mais je viens de voir l'émission "On n'est pas couché" du 3 avril dernier, lors de laquelle François Bégaudeau ainsi qu'une écrivain(e) dont j'ai oublié le nom sont venus présenter un "essai" (rien que le mot me faire rire) sur la jeunesse.

Voici le lien vers l'émission en streaming (Bégaudeau intervient vers la fin) :

http://on-n-est-pas-couche.france2.fr/

Et là je peux vous dire que mes nerfs n'ont pas apprécié! Cet homme est d'un snobisme et d'une suffissance qui n'égalent que sa médiocrité. Je vous laisse regarder l'émission et vous faire votre propre opinion sur cet homme, mais ce qui m'a gêné (au-delà du fait qu'il cherche à jouer l'intellectuel sans en avoir les moyens) c'est qu'il véhicule des idées dangereuses dans ce livre, à savoir encourager l'image du "jeune con", tout en dénigrant le "jeune intelligent" (j'entends par là un jeune écrivant ses messages sur internet dans un français correct, à l'inverse du langage sms qu'il semble encourager (!!), alors qu'il s'agit tout de même d'un ancien prof de français). Pour cet homme écrire dans un français grammaticalement correct, être intéressé et attentif en classe c'est être réac' et aimer l'ordre (au sens péjoratif du terme). Or Mr Bégaudeau semble oublier qu'être "jeune" n'est pas forcément synonyme d'être "con".

Voilà donc si quelqu'un lit cet ouvrage, qu'il dise ce qu'il en pense; Ca m'intéresse. Pour une fois que je suis d'accord avec les chroniqueurs acides de Ruquier...
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