Présentation de l'éditeur
Ils se revirent quelques jours plus tard.
Loïc sonna à la porte d'Hélène. Il l'entendit marcher sans hâte. Elle ne courait pas pour venir lui ouvrir. Elle n'avait pas guetté son arrivée, feuilletant un journal sans pouvoir le lire.
Elle l'embrassa sur les joues. Elle était légèrement maquillée. Il distingua des particules scintillantes dans sa poudre. Loïc n'avait jamais vu Hélène d'aussi près. Il ne l'avait jamais touchée, jamais effleurée. Il disait bonjour ou bonsoir sans lui serrer la main, sans même s'approcher d'elle.
C'est l'histoire d'une rencontre, décortiquée par l'auteur qui se met ici en position de retrait par rapport à ses personnages.
Emmanuèle Berheim décrit particulièrement bien les petites lubies d'une femme qui se lance dans une relation amoureuse, ses tics, les objets qu'elle collectionne, le sens "caché" qu'elle donne aux actes de son partenaire, l'interprétation qu'elle en tire.
L'écriture est très sobre, presque "plate" comme si volontairement l'auteur avait gommé l'action, 100 pages de narration pour décortiquer les prémices d'une histoire amoureuse.
J'ai très peu d'info sur l'auteur, je sais qu'elle a eu le prix Medecis en 1991 pour un autre de ses romans "sa femme" qui décrit aussi le début d'une liaison entre une femme médecin et un homme marié.
Pour moi c'est un auteur qui s'adresse avant tout à des femmes, (mais messieurs vous pouvez tenter ) ses romans sont très court, presque des nouvelles, et sont des petits bijoux d'analyse des relations Homme-Femme.