Aristote

L’œuvre d’Aristote est vaste et d’une importance cruciale dans l’histoire de la philosophie. En effet, comment ignorer le penseur qui a étudié, puis dépassé Platon et qui a quasiment conditionné la philosophie médiévale en Orient comme en Occident ? Surnommé le « Prince de la biologie », Aristote a étudié des domaines très différents : astronomie, météorologie, politique et éthique, physique, biologie, rhétorique, etc. Il est en outre l’inventeur de la logique. Voici une modeste introduction à quelques-unes de ses œuvres parmi les plus célèbres.
Il faut toutefois préciser qu’une partie de son œuvre est perdue (tous ses dialogues) et que ce qu’il nous reste de lui est constitué d’écrits ésotériques, c'est-à-dire des écrits qui n’étaient pas destinés à être publiés (notes de cours, etc.). De plus, l’ordre dans lequel ses ouvrages nous apparaissent actuellement est dû aux regroupements faits par certains de ses descendants, ceux qui ont publié en premier son œuvres. Il en découle donc qu’il n’est pas toujours certains de suivre un ordre chronologique ou un ordre « agencé ». L’éthique et les Politiques sont ainsi un assemblage de différents textes forts différents, qui, bien qu’ils traitent tous du même sujet général, abordent des problèmes totalement différents les uns des autres. Il ne faut finalement pas oublier que ces écrits qui sont parvenus jusqu’à nous, souvent destinés à un usage personnel, sont par conséquent ardus à lire. Diogène Laërce disait, sauf erreur, que les œuvres d’Aristote étaient d’une prose très agréable. Hélas il possédait des écrits qui ont été perdus. Mais ces difficultés de lecture ne doivent pas occulter la puissance de sa pensée.

Ethique à Nicomaque
Nous connaissons 2 éthiques chez Aristote : celle à Nicomaque et celle à Eudème (dont je ne parlerais pas car je ne l’ai pas lue). Il existe également un ouvrage, Les grands livres d’éthique, qui n’est sûrement pas de lui. Bien que tout à fait aristotélicien, cet ouvrage a plus vraisemblablement été écrit par l’un de ses disciples. D’ailleurs, je le trouve plus faible.

Le raisonnement éthique d’Aristote part de la question suivante : qu’est-ce que le bien ? Cette question est pertinente car il a fait la constatation que toute chose tend vers un bien. Il faut donc définir ce dont il s’agit. Après avoir étudié le bien en général, se demande : quel est le bien propre de l’homme (de l’être humain) ? Pour lui, tout à fait dans une tradition antique eudémoniste, le bien propre de l’homme, c’est le bonheur. Il faut donc définir plus précisément ce qu’est véritablement le bonheur. Pour le faire, Aristote examine les différentes opinions sur le bonheur puis expose un raisonnement qui prend en compte la totalité de l’être humain en compte (il le fait en se basant sur ce qu’il a dit dans le Traité de l’âme). En deux mots, le bonheur peut être atteint par la vertu, une activité en accord avec la raison. Mais ce bonheur ne pourrait être solitaire, car l’homme s’inscrit dans un monde social. Par conséquent, le bonheur du plus grand nombre et nécessaire et pour cela, il faut s’impliquer en quelque sorte dans la vie publique. Cela lie étroitement l’éthique à la politique. Je reparlerai de point en présentant Les Politiques.

Tout au long des différents livres, Aristote propose donc une réflexion sur le bien, le bonheur et les opinions sur le bonheur, sur l’homme et ce qui le constitue, sur l’amitié, sur les vertues. Et sur le bien suprême. Ce livre est une merveille qui, malgré son âge, contient énormément de pensées tout à fait d’actualité. C’est l’illustration parfaite de la « sagesses des anciens ».

PS: si cela vous a intéressé, je peux continuer la présentation d'autres oeuvres majeurs d'Aristote.

Je compte lire du Aristote...enfin tout une oeuvre je veux dire. Je n'ai lu pour l'instant que des extraits notamment celui où il parle de la connaissance de soi. Il dit que nous ne sommes pas les plus apte à nous connaitre puisque nous sommes aveuglé par notre amour propre ou notre orgeuil et ainsi incapable de nous jugé à notre juste valeur.
Selon lui nous ne pouvons nous connaitre grace à la présence d'un ami car il nous renvoie à travers lui, par son comportement nos défauts nos qualités.Il pense qu'un ami est un autre soi donc que sans cet autre soi la connaissance de nous même reste minime.
Pour appuyer le fait qu'on est besoin d'un ami pour se connaitre il utilise la comparaison du miroir; en effet nous ne pouvons nous connaitre physiquement que grace à un objet extérieur à nous même. Il en va de même pour connaitre son inconsient.

Les Politiques

Après avoir étudié la recherche du bonheur dans son Ethique, Aristote veut placer cette recherche dans un cadre plus large. En effet, il serait absurde d'être heureux alors que tous les autres sont malheureux (peut-on d'ailleurs être heureux dans cette condition?).

Le bonheur personnel doit donc s'inscrire dans un cadre plus large, celui du bien commun, du bien de la cité. Grâce à l'éducation, il faut que les hommes libres s'engagent en politique pour le bien commun de tous, il est nécessaire au bonheur personnel. Il s'agit donc de voir quelles sont les meilleures formes d'organisation politique.

Plusieurs thèmes occupent cette oeuvre:
- Une description des rapports entre hommes libres et esclaves:
Aristote est fils de son temps, et il considère que l'esclavage est naturel pour certaines personnes. Il est toutefois le premier dans l'histoire à se questionner sur la légitimité de l'esclavage. Aristote: la justice et la cité, petit livre de Richard Bodéüs montre d'ailleurs à quel point sa description des rapports entre maître et esclave ressemble à de nombreux rapports sociaux que nous avons dans notre société actuelle. Selon lui, de nombreux salariés, sans ambition, sont tout à fait proches de la conception aristotélicienne des esclaves.

- une critique de la République de Platon:
Un livre de cette oeuvre s'occupe à critiquer la conception utopique de Platon. Alors que beaucoup taxent Platon de communiste (même si le terme est anachronique), Aristote récuse cette conception. Tout d'abord, il la trouve irréalisable et ce qui importe c'est justement de changer les choses, et pour cela il faut un système viable bien qu'imparfait. Il défend ensuite les notions de propriété privée et le commerce. En effet, tout une analyse économique est présente dans cette oeuvre.

- une analyse de différentes sortes de gouvernement politiques de l'époque:
Aristote expose les grands traits de certaines formes de gouvernance en vigueur dans certaines cités grecques et en ressort qualités et défauts. Il faut savoir qu'Aristote a beaucoup étudié la constitution d'Athènes et qu'il avait constitué une bibliothèque reprenant la constitution du plus grand nombre de cités qu'il pouvait avoir. Tout ceci est malheureusement perdu.

- Une recherche sur la meilleure forme de gouvernement:
Dans le même ordre d'idée, il s'essaie à décrire les différents systèmes (monarchie, république, oligarchie, démocratie...).

Sans vouloir spoiler (lol), il faut savoir qu'Aristote ne soutient pas un système politique en particulier, mais qu'il faut voir le cadre et le lieu de chaque cité pour décider du meilleur système à adopter.