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 Terry Pratchett, La Face obscure du soleil.

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kakkhara
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kakkhara


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Terry Pratchett, La Face obscure du soleil. Empty
MessageSujet: Terry Pratchett, La Face obscure du soleil.   Terry Pratchett, La Face obscure du soleil. EmptyLun 15 Jan 2007 - 0:18

Dubitatif, je me suis enfin mis à Pratchett depuis qu'on me l'a conseillé. Je n'ai pas voulu commencer par ses livres de fantasy alors pour voir je me suis acheté ce petit livre de science fiction, et j'me suis plongé dedans pour voir à quoi ça ressemblait.

Et là oh surprise! Je tombe sur une petite merveille de pastiche de romans célébres de science fiction. Non qu'on soit mort de rire du début à la fin, mais c'est très subtil, j'ai la nette impression qu'on peut facilement prendre Pratchett au pied de la lettre si on n'avait lu aucun de livres auxquels il fait nombre de références voilées.

Le génie est d'avoir créé un monde bien à lui et très complexe tout en parodiant clairement, entre autres Fondation de Asimov.

Car La Face obscure du soleil est clairement une reprise de Fondation foudroyée surtout dans le cycle de fondation en version parodique : il y'a beaucoup de références à l'oeuvre d'Asimov d'une façon générale (les lois de la robotiques notamment), mais surtout la fin est ultra ridicule, mais génialissime (à condition d'avoir lu Asimov avant).

Pour l'histoire c'est du délire total : l'action se passe sur un univers de référence parmi des milliards d'univers.
C'est le principe de la bibliothèque labyrinthique de Jorge Luis Borgès : petite parenthèse sur cette bibliothèque ; c'est un labyrinthe et toutes les pièces sont exactement pareilles sauf au centre un grand puit. On ne peut pas en sortir et alors on erre parmis les livres. Si on s'y prend à lire, on s'aperçoit que les livres se reproduisent à l'infini, parfois ne changeant que d'une virgule, et qu'ils représentent un infini de probabilités et possibilités. Ce n'est pas le destin qui détermine quelle possibilité peut s'accomplir, mais elles s'accomplissent tous dans les livres.

Parenthèse fermée, pour expliquer qu'appliquer cela à un univers entier, c'est cela l'idée de Pratchett dans ce livre (enfin c'est ce que je pense mais c'est clairement la même chose à une autre échelle que ce qui se passe dans la bibliothèque) ==> correction d'une phrase qui prêtait largement trop à confusion.

Comme dans la bibliotèque de Babel, on sait qu'il y'a une infinité d'univers, mais on est cantonné à un seul, tout en sachant que si on existe dans un, cela veut dire qu'on existe dans des milliards d'autres.

De là jusqu'à penser que la vie n'a aucun intérêt puisque les choix ne sont qu'illusions car quoiqu'on choisisse, l'autre choix sera pris dans les mêmes circonstances dans un autre univers. Mais comme le dit Korodore, le chef de la sécurité sur Reverseau, la planète d'où part l'intrigue : si on veut trouver un sens à la vie il faut passer outre et espérer (Borgès : « l’univers avait brusquement conquis les dimensions illimitées de l’espérance »)

Il existe pour s'y retrouver dans un monde aussi dérisoire un outil appelé le calcul des probabilités. Qui permet de voir l'avenir sous forme de probabilités plus ou moins grandes (la psychohistoire de Seldon version parodie, toujours Asimov).

Intrigue : sur Reverseau le président a été assassiné et son fils doit être investi. Seulement tout le monde au palais sauf Dom Sabalos, le concerné, sait que celui-ci mourra à un milliard de probabilités contre une le jour de son investiture. C'est bien dommage, car il avait pour ambition de découvrir le monde des jokers, ces sortes de Dieu qui ont façonné la vie dans l'univers. Où alors est-ce justement à cause de ça que sa vie est en danger?


==> c'est un livre exceptionnellement bien conçu, sobre et drôle sans outrance, par contre je conseille de lire, La Bibliothèque de babel de Jorge Luis Borgès en option pour bien comprendre le monde, mais surtout si vous voulez vraiment apprécier la partie parodie, je vous conseille de lire le cycle de Fondation d'Asimov, avant d'entamer ce livre.

[EDIT] A noter que pour les similitudes d'avec Borgès : Pratchett ne fait que reprendre des livres pour les parodier, or voici ce que déclare Borgès : "Aucun écrivain n’est « original » en soi, dans l’absolu ; n’importe quel texte est une réécriture de ce qui est déjà écrit."

==> Une coincidence?
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