4e de couverture :
"Nous, peuples d'Afrique, autrefois colonisés et à présent recolonisés à la faveur du capitalisme mondialisé, ne cessons de nous demander : que sommes-nous devenus ?
Les pays riches ont peur de notre présence quand elle n'est pas susceptible d'ajouter à leur avoir, peur de nos différences quand elles sont trop visibles. Inutiles, les nouveaux naufragés entassés sur des embarcations de fortune, supposées les conduire vers la terre ferme de l'Europe. Invisibles, les désespérés qui traversent l'enfer du désert. Indésirables, ceux qui, menottes aux poignets, sont reconduits dans leur pays d'origine.
Mais l'humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence, à laquelle l'Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive. Car il n'y a pas d'un côté une Europe des valeurs et du progrès et de l'autre une Afrique des ténèbres et des malheurs. Cette vision, que certains d'entre nous ont tendance à intérioriser, vole ne éclats dès l'instant où l'on touche du doigt les mécanismes de la domination, de la paupérisation et de l'exclusion.
Le défi auquel nous faisons face aujourd'hui, c'est d'imaginer des perspectives d'avenir centrées sur les êtres humains. Une réappropriation de nos destins qui fait appel à nos langues, à nos repères, à des valeurs de société et de culture qui nous sont familières."
Aminata Traoré.
Ce que j'en pense :
J'ai pris une grosse claque en lisant ce livre.
D'abord parce que je n'avais jamais réalisé ce qui pouvait être à l'origine de l'immigration ni le calvaire et les dangers de mort que bravent ces gens pour venir jusqu'en Europe.
Ensuite parce que je n'avais pas compris à quel point les mécanismes d'expulsion pouvaient être dégradants et violents.
Parce que j'ignorai aussi que l'aide apportée aux pays d'Afrique est toujours conditionnée et que ce qu'on les oblige à faire est tout sauf dans l'intérêt des populations.
Je sors de ce livre presque honteuse d'être française en tout cas, surement d'avoir ignoré tout ça et d'être impuissante face à cela.
D'autant plus qu'elle parle beaucoup du Mali, qui est son pays et que je rêve d'y aller et de découvrir leur culture depuis que j'ai lu Amadou Hampaté Ba.
Bref, ça m'a hautement intéressée parce que je suis convaincue qu'un jour j'irai au Mali, dans longtemps sans doute mais toutes les informations que j'en retire me sont utiles et ça m'a surtout terriblement renseignée sur la condition de l'Afrique, la bataille que s'y livre Chine et Occident pour piller ses richesses et les effets d'une mondialisation qui n'est que la globalisation d'un système de marché injuste où préside la loi du plus fort.
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