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 Prévert : Paroles

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3 participants
AuteurMessage
méline
Stagiaire en bibliothèque
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méline


Nombre de messages : 66
Age : 46
Localisation : briançon
Date d'inscription : 28/11/2008

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MessageSujet: Prévert : Paroles   Prévert : Paroles EmptyJeu 4 Déc 2008 - 8:54

Pour mes nuits difficiles, j'ai toujours sur ma table de nuit ce livre "Paroles" de Prévert, depuis que j'ai l'âge de 14 ans!!!
je l'ai racheté des dizaines de fois tant je le perdais partout, laverie automatique, brasserie, dévoré par mon chien, même à la banque!!!!
Bref, je ne peux pas m'en passer.

Je ne vais pas vous présenter Jacques Prévert, vous le connaissez déjà tous mais je vais juste poster quelques uns de mes poèmes préférés.

Déjeuner du matin

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.



Le jardin

Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.



Sables mouvants

Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déja la mer s'est retirée
Démons et merveilles
Vents et marées
Et toi
Comme une algue doucement carressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en revant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déja la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.

Pater Noster

Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.


Un de mes préférés et j'arrête.

Je suis comme je suis

Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j'ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Que j'aime à chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi

Je suis faite pour plaire
Et n'y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu'est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Qu'est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m'est arrivé
Oui j'ai aimé quelqu'un
Oui quelqu'un m'a aimée
Comme les enfants qui s'aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer...
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n'y puis rien changer.

J'espère que cela vous aura plu et pas ennuyé.
Moi en tous cas je me suis encore régalée n15
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Lisou
Bibliothécaire
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Lisou


Nombre de messages : 106
Age : 47
Localisation : mon Pellier est aussi le tien...
Date d'inscription : 20/10/2008

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MessageSujet: Re: Prévert : Paroles   Prévert : Paroles EmptyJeu 4 Déc 2008 - 10:06

Et ben je me suis régalée aussi en lisant ces poèmes !!
Pour moi, "Sables mouvants" est indissociable de la voix d'Yves Montand, puisqu'il l'a si bien chanté...

J'aime bien aussi "La cène" (dernier repas des apôtres), que je trouve d'un humour... mordant !!!


La Cène

Ils sont à table
Ils ne mangent pas
Ils ne sont pas dans leur assiette
Et leur assiette se tient toute droite
verticalement derrière leur tête.


Ma chambre d'adolescente était couverte de photos de lui, avec son mégot, avec une nonne qui lui passe devant le nez, ...

Un autre aussi que j'aime beaucoup :



Vous allez voir ce que vous allez voir

Une fille nue nage dans la mer
Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut ?


Moi aussi je m'arrête là... Mr.Red
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chérubin
Lecteur débutant
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chérubin


Nombre de messages : 21
Localisation : 7ème nuage à gauche
Date d'inscription : 21/01/2005

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MessageSujet: Re: Prévert : Paroles   Prévert : Paroles EmptySam 7 Fév 2009 - 6:49

Je suis restée attachée à la poésie impatiente de Rimbaud, l'homme aux semelles de vents comme aimait à le nommer Verlaine…

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.


et un autre :

Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte.
Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais
et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins:
à la cime argentée, je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle
fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée
avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.


ça fait toujours voyagé mon cœur, ça me le pince une telle poésie, et je pense qu'on l'a tous senti, cette illumination, cette éveil.
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