Les Sirènes de Bagdad - Yasmina Khadra

Quatrième de couverture

Kafr Karam. Un petit village aux confins du désert irakien. On y débat devant la télévision, et surtout on s'y ennuie, on attend, loin de la guerre que viennent de déclencher les Occidentaux et qui embrase le reste du pays. Mais le conflit, avec son lot de brutalités, d'incompréhensions et de bavures tragiques va finir par rattraper cette région où la foi, la tradition et l'honneur ne sont pas des mots vides de sens. Et quand une nouvelle humiliation vient profaner ce qu'un Bédouin a de plus sacré, alors s'ouvre le temps de la colère et de la riposte. Une vengeance terrible, sans merci, car désormais seul le sang pourra laver ce qui a été souillé...

Waouh, voici un livre dont on ne sort pas indemne !!
Un magnifique roman, décidemment Yasmina Khadra ne déçoit pas. C'est époustouflant, merveilleusement bien écrit, c'est fluide mais très cruel aussi. On ressent ici toute l'incompréhension entre l'orient et l'occident et Yasmina Khadra arrive parfaitement à rester neutre.
On découvre comment un jeune homme simple, sans histoire va trouver le chemin de la haine et l'obscurantisme du terrorisme. On y voit l'envers du décor d'une guerre très contreversée, les bavures américaines, la guerre intestine entre irakiens. C'est une réalité brute, trop méconnue ou ignorée des occidentaux, on peut mesurer la souffrance de ce peuple, ses brimades qu'elles furent vécues sous le règne de Saddam Hussein ou sous l'occupation américaine.
C'est très très émouvant, chaque ligne, chaque phrase a des tonalités poétiques mais une poésie crue et cruelle qui fait froid dans le dos tellement Yasmania sait faire passer les émotions.
Je ne peux que vous conseiller de lire, on en sort moins aveugle et nous fait réaliser la chance de vivre dans notre petit confort occidental.

Je suis moins enthousiaste que toi ma Mu' sur ce volume-ci.
Certes, il y a toujours cette si belle écriture que tu décris et tout ce que tu dis est juste d'ailleurs. Mais j'ai eu plus de mal à lire cette histoire sans doute parce que l'histoire est plus lente.
Une de nos soeurs a qualifié cet auteur de "sans espoir". Je la rejoins un peu. Cette réalité qu'il décrit fait froid dans le dos et on ne voit nulle part la manière dont on pourrait s'y prendre pour redresser la tendance. C'est vrai que l'Irak vit une tragédie et ce livre a le mérite de la crier haut et fort mais ça manque de solutions (peut-être me diriez-vous parce qu'il n'y en a pas !).

Je viens de finir Les Sirènes de Bagdad. C'est le 1er roman de Yasmina Khadra que je lisais : oui je sais depuis le temps que tout le monde en parlait sur le forum et qu'on voyait son nom partout, dans toutes les librairies...C'est ce qui m'a motivé pour la lecture : je voulais voir ce que donnait cet auteur qui compte parmi les auteurs francophones les plus lus/en vue du moment. Une façon aussi de rester en contact avec la France en lisant autre chose que des auteurs allemands En tout cas je suis très contente de l'avoir enfin lu, ça a été une de mes découvertes de l'année

Je suis assez d'accord avec l'avis de mu'. Ce qui m'a le plus frappé c'est la structure du récit : ça commence calmement dans un petit village au trou du cul du monde, où le temps semble s'être arrêté, et puis plus on avance dans le récit, plus on sent qu'on s'enfonce dans un univers qui pourrait être une antichambre de l'enfer. C'est ce côté progressif qui m'a plu : montrer comment un homme "normal" peut lentement mais sûrement basculer dans le fanatisme et la violence. Ce qui m'a parut intéressant aussi c'est le fait qu'on nous montre une réalité qui nous est totalement inconnue car nous nous situons "de l'autre côté de la barrière" en quelque sorte, et un des seuls moyens de passer de l'autre côté c'est de lire des livres écrits par des gens vivants ou ayant vécu dans le monde arabe.
De là vient mon petit "bémol" (qui n'en est pas vraiment un tout compte fait) : Yasmina Khadra étant algérien (et non irakien), je me suis demandée dans quelle mesure on pouvait lui faire "confiance" quant au témoignage qu'il nous livre sur la situation en Irak. Mais je me dis finalement que si inventions/spéculations il y a, étant algérien, il nous permet toujours de nous rapprocher et de mieux comprendre la mentalité arabo-musulmane avec ses traditions et ses codes d'honneur.

Je viens de rendre le livre à la bibliothèque, et là que vois-je ?? Oh mais ne serait-ce pas L'Attentat que voilà ?? Non non non ce n'est pas raisonnable, tu as un roman de 500 pages ainsi qu'une multitude d'autres qui doivent être lus d'ici la mi-avril et qui s'entassent depuis quelques semaines...Non tu ne vas pas l'emprunter maintenant, attends d'avoir lu les lectures obligatoires...Non...bon tant pis