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 Jean Raspail

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hexagone
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Date d'inscription : 02/06/2010

Jean Raspail Empty
MessageSujet: Jean Raspail   Jean Raspail EmptyJeu 3 Juin 2010 - 10:54

Qui se souveint des hommes.

Ne pas oublier les Alakalufs,
Jean Raspail nous emmène loin, très loin avec cet ouvrage. Tout d'abord à l'autre bout de la terre et très profondément en nous même, le voyage le plus périlleux que nous pouvons faire. D'abord l'histoire de ce peuple fuégien. Les alakalufs, bien qu'on leur ait attribué d'autres noms erronés en fonction des événements et des circonstances de leur découverte. L'histoire de ces indiens de canots, ne possédant qu'un frêle esquif et quelques braises rougeoyantes gardiennes de la chaleur protectrice. Pour les besoins alimentaires, les Alakalufs se nourrissent au gré des rencontres de baleines échouées, ou de phoques ou de sternes. Ils s'enduisent le corps de graisse de phoque et vivent ainsi voguant en nomade sur la mer. Imaginez un milieu hostile, des escarpements rocheux, des vagues aussi prédatrices que le froid qui s'abat sans crier garde. Imaginez une surface territoriale aussi grande que la France peuplée de 1000 Alakalufs. Ce territoire est composé de caps, de rades, de criques et d'estuaires. C'est là, en toute quiétude que vivent depuis des milliers d'années les Alakalufs. Ils n'ont pas de mots pour exprimer le bonheur ou l'amour, les femmes ouvrent les cuisses pour le bien du clan, le partage amoureux est de règle, ils vivent ainsi depuis longtemps. Trop longtemps ? Les navigateurs arrivent sur leurs galions, les rencontres sont hostiles, tendues et forcément en défaveur de ce peuple. Raspail par le biais du roman fait entrer en action Magellan, Darwin et consors. C'est cynique, effroyable, bouleversant. Il y a la prostitution, l'alcool, les rapts. Le chapitre sur l'exposition universelle parisienne où des Alakalufs sont mis en scène comme des bêtes antropophages est terrifiant de vérité. Le chapitre de la conversion forcée au christianisme est révélateur d'une incompréhension et d'une incommunicabilité. Raspail déménage, m'inquiète, me ravi et me pousse à penser à ses êtres comme à des frères que nous avons décimés, fauchés comme des blés. le rouleau compresseur de la civilisation a écrasé ces hommes. Seul Lafko au dernier chapitre se révolte, arrache son vernis d'homme civilisé pour s'enduire de graisse. J'ai eu envie à la lecture moi aussi de m'enduire de graisse de phoque, de croquer comme un sauvage dans la viande crue de baleine et de dormir nu contre les autres du clan, malheureusement ces hommes nous les avons tués. Jamais je ne pourrai leur chanter le refrain de Nougaro " Donne moi la main mon ami, j'ai cinq doigts moi aussi ". Un Raspail qui cingle comme une pluie glaçante de terre de feu. Sublime.

Jean Raspail est un auteur décrié, à cause de " Le camp des Saints " il n'en demeure pas moins un auteur au style et aux idées percutantes et généreuses de tradition et d'histoire.
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