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 L'Oeil Nu - Yoko Tawada

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Amelly
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MessageSujet: L'Oeil Nu - Yoko Tawada   L'Oeil Nu - Yoko Tawada EmptyJeu 17 Juin 2010 - 19:36

L'Oeil Nu - Yoko Tawada

L'Oeil Nu - Yoko Tawada Yoko_t10

Eléments biographiques (Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yoko_Tawada) :

Yōko Tawada (多和田 葉子, Tawada Yōko?, née le 23 mars 1960) est une romancière japonaise née à Tōkyō. Elle écrit et publie en japonais et en allemand, sa seconde langue d'écriture.

Yōko Tawada a étudié la littérature russe à l’université de Tōkyō et conservé d'un père communiste (rongé par le mal rouge aux dires de sa famille) une attirance pour la patrie de Lénine. Enfin diplômée de littérature russe, rien de plus naturel que de s'embarquer à bord du transsibérien à 19 ans ... Elle ne s'est pourtant pas arrêtée longtemps à Moscou, mais a continué son voyage jusqu'en Allemagne, où elle s'est installée à Hambourg en 1982.
Une fois en Allemagne et après un stage en librairie elle est arrivée à l'université pour reprendre ses études, en littérature allemande, cette fois, publiant une thèse de doctorat intitulée Spielzeug und Sprachmagie in der europäischen Literatur. Eine ethnologische Poetologie (Jouet et magie verbale dans la littérature européenne, Une poétologie ethnologique, 2000).
En parallèle, elle a rapidement commencé à publier ses textes, d'abord traduits du japonais, ensuite des œuvres entièrement écrites en allemand.
Depuis 2006 elle vit à Berlin quand elle n'est pas écrivaine en résidence dans une université ou en tournée de lectures.

Elle mène de front ses deux carrières littéraires, allemande et japonaise, très variées : roman, proses brèves, théâtre, poésie, théorie littéraire. Elle a été souvent récompensée dans les deux langues. Au Japon, elle a reçu le prix des jeunes auteurs décerné par la revue Gunzô pour son roman Sans talon, en 1991, puis le prestigieux Prix Akutagawa en 93 pour Le Mari était un chien (犬婿入り. En Allemagne, elle a été distinguée par le prix d’encouragement aux jeunes auteurs de la ville de Hambourg en 1990 et, en 1996, par le Prix Adalbert-von-Chamisso, réservé à des écrivains d'origine étrangère écrivant en allemand. Plus récemment, elle a reçu la médaille Goethe en 2005.

Bibliographie partielle (en traduction française) :

Romans et nouvelles

Le Voyage à Bordeaux (Schwager in Bordeaux), trad. de l'allemand de Bernard Banoun (2009), Verdier.
Train de nuit avec suspects (2005), Verdier.
Narrateurs sans âmes (Erzähler ohne Seelen) (2001), Verdier.
Opium pour Ovide (Opium für Ovid), (2002), Verdier.
L'Œil nu (Das nackte Auge), (2005), Verdier.
Le Mari était un chien (犬婿入り), in Littérature japonaise d'aujourd'hui n°19
Où commence l'Europe ?, in LITTÉRall n°7 (revue)
La Bivalve, in Passage n°3 (revue)
Lecture dans un train de banlieue, in Scherzo (revue)
Musique des lettres, in Passage n°2 (revue)
L'Impôt-pilosité, in Passage n°3 (revue)
Miroir, in Passage n°3 (revue)
Un invité
Le Bain

Théâtre

Orphée ou Izanagi, pièce radiophonique
Till
Comme le vent dans l’œuf
Le masque de la grue rayonnant dans la nuit

Textes courts et poésie

Talisman (textes brefs)
Mais les mandarines doivent être volées aujourd’hui même prose poétique, textes oniriques, poèmes)
Seiches voyageuses
Là où commence l’Europe (prose et poèmes
Métamorphoses (cours de poétique à Tübingen)
Seulement là où tu es, il n’y a rien (poèmes et proses)

Résumé du livre :

Une jeune Vietnamienne, passée à l’Ouest malgré elle un peu avant la fin du régime communiste, se retrouve à Paris sans papiers, sans domicile fixe.
Livrée au hasard des rencontres, ne sachant pas le français, elle cherche à rejoindre un monde dont elle ignorera pendant plusieurs années qu’il a disparu.
Heureusement pour elle, il y a les films de Catherine Deneuve…

Mon avis :

Yoko Tawada est une auteur qui, d'une manière générale, a su user intelligemment de la position d'observatrice que lui livre la nationalité japonaise en Europe. Surtout sur le plan linguistique. Elle a la capacité de réfléchir sur les langues (surtout le japonais et l'allemand) et de nous faire porter un regard neuf et vierge sur un certain nombre d'automatismes dans le langage, auxquels seul un étranger fait attention. Ceci pour la situer un peu dans sa démarche habituelle.

L'Oeil Nu traite aussi de la question du langage, mais pour une fois elle ne nous livre pas de réflexion linguistique (aussi) poussée (que d'habitude). Je rajoute ici un rapide résumé avec des éléments essentiels que ne livre pas la 4e de couverture : il s'agit d'une jeune vietnamienne qui, en période de Guerre Froide, est enlevée à Berlin Est où elle devait faire un discours devant une assemblée communiste. Elle se retrouve en Allemagne de l'Ouest, puis finit par arriver en France, à Paris. Commence alors pour elle une vie d'errance et de clandestinité, ponctuée par sa nouvelle passion pour les films dans lesquels a joué Catherine Deneuve.

J'ai beaucoup aimé ce livre pour son originalité (le lecteur est servi avec Tawada de ce côté-là) et sa construction, sa richesse en terme d'interprétation. Ca fait 2 semaines que j'en parle avec une fille qui a travaillé sur ce livre avec moi et on n'a toujours pas fait le tour de la question !
Original déjà parce que chacun des 13 chapitres porte le titre d'un film de Catherine Deneuve, et que l'histoire du roman montre des parallèles évidents avec le scénario de ces films (il existe une alternance entre des paragraphes racontant le parcours de l'héroïne et des résumés de certaines scènes de films). La question crutiale du roman étant de savoir quelle(s) relation(s) la réalité entretient avec la fiction ? Sont-elles en opposition, se complètent-elles? Où est la conséquence, et où est la cause?
On est partagé quant à ce personnage qu'on ne peut, il me semble, observer qu'avec distance. Endoctrinée par le communisme dans son pays natal, elle ne voit en l'Ouest que l'Ennemi et refuse d'apprendre la langue (que ce soit l'allemand ou le français), de s'intégrer. Le titre peut faire référence à un oeil "objectif", mais force est de constater que c'est une vision très subjective du monde capitaliste qui nous est livré ici, avec des passages assez féroces par ailleurs. Quand je dis qu'on la regarde avec distance, je ne veux pas trop en dire, je dirai donc simplement qu'on suit ses pensées, son mode de vie avec distance et circonspection.
On est en tout cas ému par le lien fort qui s'installe (même si à sens unique) entre la protagoniste et l'actrice. Elle s'adresse souvent directement à Catherine dans le roman ("Vous"). Catherine Deneuve devient pour elle le centre de son monde, il s'agit d'une véritable adoration. Aussi me suis-je demandée plusieurs fois si Deneuve était au courant de l'existence de ce livre ^^ (qui lui est discrètement dédié en plus).

Je me rends compte que je ne sais pas bien écrire sur ce livre :/ mais en tout cas c'est un vrai défi intellectuel que d'essayer de faire le bilan d'une telle oeuvre.
Je l'ai lu en allemand donc je ne sais pas ce que vaut la traduction française...

Pour d'autres critiques intéressantes à propos de ce livre (attention spoils!) : http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-oeilnu.html
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