Courir - Jean Echenoz
4e de couverture :On a dû insister pour qu'Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s'arrête plus. Il ne cesse plus d’accélérer. Voici l’homme qui va courir le plus vite sur la Terre.
Courte biographie de l'auteur :Jean Echenoz (26 décembre 1947 à Orange, Vaucluse, France) est un écrivain et romancier français. Il est lauréat du prix Médicis de 1983 pour
Cherokee et du prix Goncourt de 1999 pour
Je m'en vais.
Fils d'un psychiatre, il passe sa petite enfance dans un milieu familial culturellement favorisé : l'Aveyron, puis dans les Basses-Alpes.
Il poursuivit d'abord des études de sociologie et de génie civil dans les villes de Rodez, Digne-les-Bains, Lyon, Aix-en-Provence, Marseille et Paris, où il s'est installé en 1970. Il a brièvement collaboré au journal
L'Humanité et à l'AFP. En 1975, il suit à Paris les cours de l'École pratique des hautes études et d'autres enseignements à la Sorbonne. L'année suivante, son fils Jérôme est né. En 1979, après quelques années d'hésitation, il publie son premier livre,
Le Méridien de Greenwich (prix Fénéon).
À ce jour, il a publié treize romans chez Minuit et reçu une dizaine de prix littéraires.
Dans le cadre d'une nouvelle traduction de la Bible pour les éditions Bayard, qui ont confié à différents auteurs la rédaction de chaque livre de celle-ci, il a effectué – en collaboration avec un spécialiste de l'hébreu – une traduction très lisible, en termes pratiquement contemporains, des
Livres des Macchabées.
Mon avis :Je ne vais pas trop entrer dans les détails de l'intrigue car je pense que ça peut gâcher le plaisir de lecture.
Echenoz retrace la vie du coureur de fond tchécoslovaque Emil Zatopek (1ère moitié du 20e siècle). Qu'on sache ou non qui il est, tout le monde a au moins déjà entendu son nom, car c'est une véritable légende de l'athlétisme. Ce que j'ai adoré dans ce livre, c'est qu'au lieu de nous dresser une sorte de biographie romancée d'une star internationale, et donc de céder à la facilité, Echenoz démythifie son héros en le désincarnant, pour mieux de séparer de l'original. Presque tout au long du livre il n'est en effet qu'appelé par son prénom (Emile), et ne possède pas de psychologie fouillée ; on ne reste qu'à la surface de Zatopek, pas Zatopek en tant qu'être humain, mais Zatopek en tant que coureur. Une sorte d'homme sans qualité (impression renforcée par le ton faussement naif de l'auteur), qui n'a qu'une fonction : courir.
Le livre pourrait être ennuyeux, après tout le thème de la course ne paraît pas franchement folichon. Mais tout le talent d'Echenoz est de transformer la vie de cet homme en conte. Un conte pour adulte
En plus ce livre étant assez court (144pages), je l'ai vraiment dévoré !!
Livre que je conseille fortement, donc
PS : A noter que
Courir appartient avec
Ravel et
Des Eclairs à une trilogie biographique (Emile Zatopek / Maurice Ravel / et Nikola Tesla). Le dernier volume vient de sortir est a fait l'unanimité de la critique.