Le voyage à Nanga- Jorn Riel

Présentation de l'éditeur

Le versant arctique de l'oeuvre de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Émile Victor ? les deux hommes se sont côtoyés sur l'île d'Ella ?, pour l'autre à Nugarssuguaq, la petite fille groenlandaise de Jørn Riel) est d'abord constitué de la série des Racontards arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ? ou antihéros magnifiques ? les mêmes trappeurs du Nord-Est groenlandais, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que ces livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, c'est bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel. Celui qui a vécu le désert, désert de sable ou désert de glace, sait aller à l'essentiel.



Mon avis

Nouvelle découverte dans ma quête de la littérature étrangère, "Le voyage à Nanga" est un livre venu du nord, puisque son auteur est Danois et qu'il a vécu au Groenland. Je cède peut-être à la mode de la lecture d'auteurs scandinaves, mais j'avais envie de me plonger dans ce livre qui me semblait amusant. Il appartient à une série de 10 livres, recueils de petites histoires plus ou moins indépendantes connues sous le nom des "Racontars arctiques". Ces livres sont dédiés à Paul-Emile Victor, qu'il a connu.

Il y a beaucoup d'Arto Paasilinna dans ce livre. Au début j'avais même le sentiment de me retrouver face à une pâle copie de l'auteur finlandais. Des histoires se déroulant dans les grands paysages du nord, quelques touches d'humour en partie liées à des personnages originaux, la manière d'écrire (ou peut-être la traduction ?), le vécu de l'auteur… il y a des ressemblances indéniables. Mais Jørn Riel mérite malgré tout qu'on s'y attache. Car ce livre décrit la vie dans cette région du monde avec humour. Cela peut paraître caricatural, ça l'est sûrement, mais j'ai le sentiment qu'il y a vraiment un gros fond de vérité derrière.

En suivant ces chasseurs isolés dans le nord est du Groenland, l'auteur nous partage leurs occupations, leurs craintes ou leurs sujets de discussion. Les différentes histoires contiennent pêle-mêle l'absence des femmes dans ces régions, la sagesse très terre à terre de ces hommes, la solitude, la camaraderie, les plaisirs simples (et les drames quand ils ne peuvent plus en profiter, comme la perte de sa pipe par exemple) et la beauté des paysages du Groenland.

Finalement, j'ai passé un agréable moment de lecture avec "Le voyage à Nanga" et j'ai prévu de m'attaquer à une trilogie de cet auteur se déroulant aussi dans le grand nord (canadien sauf erreur).