Dernier inventaire avant liquidation - Frédéric Beigbeder (2001)
4e de couverture : « Au fond je suis persuadé que les chefs-d'oeuvres détestent être des chefs-d'oeuvre. » résume Frédéric Beigbeder. Voici une manière de bilan, sans prétention à être exhaustif, de la littérature au 20ème siècle. Pendant l'été 1999, 6 000 lecteurs ont choisi d'établir leur sélection des 50 livres du siècle, à l'aide d'une pré-sélection établie par la FNAC et le journal
Le Monde. Le tout aboutit à cet inventaire commenté, avec la subjectivité qu'on imagine. Alliance de la démocratie et du choix subjectif, cette liste permet à notre trublion cultivé de « rafraîchir », de rajeunir, de discuter, de plaisanter, les oeuvres en question. De
Nadja d'André Breton (nº 50) à
L'Etranger d'Albert Camus (nº1 au top 50), en passant par
Lolita de Nabokov ou
Bonjour tristesse de Françoise Sagan, on lira ici un Panthéon drôlatique et irrespectueux. Le commentateur s'autorise tous les raccourcis, les parallèles avec les mouvements littéraires d'aujourd'hui, mais sans jamais de départir d'un véritable enthousiasme.
Mon avis : C'est un livre que j'ai lu très vite et que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Les critiques sont très courtes (1 ou 2 pages en moyenne) et je trouve que ça convient très bien, le but n'étant pas de développer un long argumentaire sur chaque livre mais de donner un compte-rendu de lecture subjectif. Le ton est léger et agréable; j'ai toutefois regretté les tentatives d'humour trop plates qui l'aident à introduire chaque critique. Alors un conseil : sautez à chaque fois le 1er paragraphe !
J'ai bien aimé le concept : c'est comme discuter avec un ami des livres qu'il a aimé ou n'a pas aimé. D'autant plus que je dois avouer que je n'ai pas lu les 3/4 des œuvres figurant dans ce classement. Du coup j'ai lu ses critiques comme des introductions à ces œuvres, et j'avoue que certaines m'ont vraiment donné envie de lire le livre en question.
Le seul point où je suis un peu sceptique, c'est dans le choix des œuvres. Il écrit d'ailleurs lui-même s'étonner du classement de certains livres et soupçonne une majorité de lecteurs de ne pas avoir lu une (grande?) partie des livres pour lesquels ils votent. En même temps lui affirme les avoir (presque) tous aimé, même les plus ardus. Ou quand ce n'est pas le cas, d'avoir compensé son mécontentement durant la lecture par la jouissance intellectuelle (citant par exemple le cas d'
Ulysse de Joyce). Et là sincèrement, en tant que lectrice je ne sais pas jusqu'où je peux croire ce qu'il écrit.
Dans ce livre il annonce d'ailleurs déjà celui qui paraîtra 10 ans plus tard :
Premier bilan après l'Apocalypse (2011), dans lequel il nous livre son propre TOP 50. Mais ceci est un autre post...