Le diable au corps - Raymond RadiguetLibrio (2005)
Présentation de l'éditeur :
"Le diable au corps Ah ! que la guerre est jolie quand on a quinze ans et que l'on aime ! Sur les bords de la Marne, tandis que tonne le canon, ils s'aiment, en effet, de passion coupable. Lui, un peu veule, à peine sorti de l'adolescence, nourri de Rimbaud, épris de liberté. Elle, déjà femme, risquant l'impossible du haut de ses 19 ans. Tous deux ivres de ce printemps assassin de 1917. Marthe vient juste de se marier ; Jacques, son époux, est au front. Le tromper au grand jour, c'est pousser trop loin l'inconscience, la trahison, le scandale... Et lorsque survient la promesse d'un enfant, l'amant s'éclipse comme un gamin aux prises avec une aventure d'homme... Comme les roses n'ont qu'une saison, il en est de même de l'amour. un destin tragique, celui de Radiguet !"
Il s'agit d'un roman iniatique dans lequel le narrateur nous raconte son histoire d'amour : celle d'un adolescent avec une jeune femme mariée.
Le style est superbe, l'écriture vraiment magnifique. Mais le récit est froid, dur, parfois cruel, passant souvent de la maturité à des réactions encore infantiles, ce qui est le paradoxe de cette aventure puisque le personnage n'a que seize ans et se trouve confronter à des situations d'homme. C'est d'ailleurs dit dès le premier paragraphe : "
c'est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l'embarras." Le récit est le reflet de son attitude et parallèlement, l'analyse qu'en fait le narrateur avec un regard plus mûr et un certain recul. C'est pourquoi toutes les situations se retrouvent l'objet d'une analyse psychologique et comportementale.
Ce roman a été qualifié par l'auteur lui-même de "fausse autobiographie". En effet, Raymond Radiguet a vécu de 14 à 16 ans, une histoire d'amour avec une femme mariée ; il a forcément puisé dans cette histoire vécue. Je suis fascinée par la courte vie de l'auteur (1903-1923) et la richesse de celle-ci. En effet, il est mort à 20 ans et a écrit
le diable au corps à 17. A 15 ans, il se lance dans le journalisme, fréquente les milieux littéraires parisiens et devient un proche de Cocteau.
Le diable au corps a été adapté au cinéma en 1947, par le réalisateur Claude Autant-Lara, avec Gérard Philipe et Micheline Presle. (Je n'ai pas vu le film.)