La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette

Voilà, ce topic me faisait pitié à être vide, donc je profite de ces quelques jours de vacances pour enfin vous parler de La Princesse de Clèves
C'est un roman de 1678, qui n'a pas été signé dans un premier temps, car il était peu digne pour une femme de haute noblesse de signer un roman! Mme de La Layette était trés amie avec La rochefoucault, et on a cru pendant un moment qu'il l'avait aidé à écrire ce roman!

L’histoire se déroule sous le règne d’Henri II (1558) à la cour de France. Melle de Chartres est mariée au Prince de Clèves de 18 ans son ainé, c’est un mariage de convention. La mère de la nouvelle Princesse de Clèves, lui recommande une fidélité à toute epreuve. Peu après ce mariage, Mme de Clèves rencontre M de Nemours à un bal, qui la séduit. Malgré cette passion naissante, elle reste fidèle à son mari, et décide de quitter la cour, et d’avouer à son mari son amour pour M de Nemours, afin qu’il la protège de sa faiblesse…..

J’arrête là le résumé, pour ne pas tout dévoiler……mais je voulais tout de même parler de l’aveu, car il est important en littérature, car presque unique…il est devenu un symbole.

Ce roman peut être considéré comme « historique », car il mêle personnages de fictions et historiques, et suis la chronologie connue.

J’aime ce roman, car il montre une fidélité de la femme poussée à l’extrême, non pas par obligation ou par convention, mais par conviction. Je rapproche ce roman, à Atala de Chateaubriand, où pour ne pas rompre le serment de sa mère, Atala préfère se donner la mort plutôt que de perdre sa virginité.

J’apprécie ces deux personnages, car ils me ressemblent en quelques sortes (pas sur tout, je vous rassure !!) mais moi aussi je considère la fidélité comme essentiel, mais pas parce que c’est bien, ou parce que l’Eglise le demande (certainement pas pour ça !!!)… mais parce que ça me parait normal, et qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de ne pas l’être…
Bon, j’arrête de vous montrter ma débilité profonde !! mais faut lire ce roman, il est vachement bien (pour un roman classique !!) Il n'est pas aussi rébarvatif qu'on pourrait le croire!

Au risque de passer pour un ignorant, j'ai toujours cru que La Princesse de Clèves était de la poésie... Visiblement c'est un roman alors la question que je me pose concerne le style et le langage utilisé.

C'est pas tout à fait la même époque, mais j'ai lu du Shakespeare et j'avoue que j'ai eu un peu de mal avec certaines tournures de phrases maintenant désuètes. Qu'en est-il de La Princesse de Clève ? Le style est-il accessible aux ignorants de mon espèce ou est-il réservé aux littéraires purs et durs ?

Citation :

Le style est-il accessible aux ignorants de mon espèce ou est-il réservé aux littéraires purs et durs ?

C'est un langage soutenu, mais accessible à tous! En fait, il a été écrit à la fin du 17ème siècle, et le français a peu évolué depuis...mais ça reste tout à fait compréhensible. Bien sûr il y a des subjonctifs imparfaits utilisés, mais ça m'a pas choquée...ça n'a rien à voir avec Proust!!!
Pour Shakespeare, je reconnais que la lecture est assez dure, l'année dernière j'avais étudié en anglais, c'est trop compliqué pour moi!!!

Citation :

Au risque de passer pour un ignorant, j'ai toujours cru que La Princesse de Clèves était de la poésie... Visiblement c'est un roman

Je confirme, c'est bien un roman!! Pas trés long en plus, 149 pages.......

La question de la fidélité.. Je suis d'accord avec toi Clems, pour moi aussi la fidélité est intrinsèque. Mais je pense qu'on subit tout de même une certaine morale judéo-chrétienne ou du moins le poids d'une culture. Ailleurs, la fidélité n'a pas court et ne choque personne.

Pour la princesse de Clèves, ce livre est très lié aux moeurs de l'époque. Et je suis étonnée de voir à quel point Mme de Lafayette est moralisatrice par rapport aux coutumes de la cour. J'aimerai bien savoir si elle-même est restée fidèle par devoir, conviction ou religion.

Enfin, ce qui est dommage, c'est que la princesse a quand même l'air d'être une vraie cruche, de temps à autres par les réflexions qu'elle se fait. Et ses choix ne pouvaient aboutir qu'au drame...

Mais c'est une lecture plaisante et je la conseille à qui le souhaite !

Citation :

Mais je pense qu'on subit tout de même une certaine morale judéo-chrétienne ou du moins le poids d'une culture.

On peut également prouver philosophiquement que la fidélité est mieux que l'infidilité...ok ok je fais du HS, mais je viens de finir ma première semaine de l'année scolaire et je suis à fond dedans maintenant.

Ojascoj a écrit:

. Mais je pense qu'on subit tout de même une certaine morale judéo-chrétienne ou du moins le poids d'une culture. Ailleurs, la fidélité n'a pas court et ne choque personne.

Je suis tout a fait d'accord.

C'est un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, je n'aurais jamais cru de prime abord, ma prof de français nous l'avait présenté un peu comme "l'amour gloire et beauté" de leur siècle.

Je ne saurais pas en dire plus, ça fait assez longtemps que je l'ai lu.
Mais oui , il est tout à fait accessible!

J'avais lu la princesse de Clèves adolescente, et cela m'avait énervée au plus haut point. Qu'elle est nunuche de ne pas tomber dans les bras de la personne dont elle est amoureuse, alors qu'elle a été mariée à un homme qu'elle n'aime pas, et en plus, une fois veuve, à cause d'une promesse, elle ne profite pas de l'occasion. Voilà ce que j'avais ressenti à l'époque. Puis, à un âge plus mur, je l'ai relu, car certaines de mes connaissances en faisaient l'éloge. Et alors, j'ai vu des choses très différentes, un jeu de pouvoir, de besoin de posséder, de se faire valoir, et l'héroïne refusant de se laisser aveugler par sa passion, refuse en même temps de servir ces jeux de pouvoir. Cette deuxième lecture a été très intéressante, et je comprends beaucoup mieux cette femme et respecte d'autant plus son choix. Attendez 10, 15 ans avant de le relire, peut-être le verrez-vous autrement.

Le livre se lit très facilement, si on ne se perd pas avec Monsieur, et Mademoiselle pour désigner le frère et la sœur du roi je crois. C'est vrai que parfois 2 ou 3 noms différents désignent la même personne.