Rencontre avec l’auteur mercredi 22 juin 2005
Gilles Rozier est né en 1963. Il a vécu ses 17 premières années à Grenoble, qu’il a quitté pour Paris. Il a fait l’ESSEC, mais une fois dans la vie active, il s’est rendu compte que ce métier ne lui convenait pas et s’est tourné vers la littérature.
Il a toujours eu un intérêt pour les langues, en particulier pour l’allemand qu’il a pratiqué pendant 20 ans, puis pour le Yiddish qu’il a appris après l’hébreu. Quand il a commencé à apprendre le Yiddish, il a cessé de parler l’allemand, car il pensait qu’il lui fallait désapprendre cette langue pour apprendre l’autre. Suite à la publication de son roman Un amour sans résistance qui a été très vite traduit en allemand, Gilles Rozier a parcouru l’Allemagne pour des rencontres avec les lecteurs et il a été surpris que la langue allemande lui soit revenue aussi vite après 18 ans sans l’avoir pratiquer.
A l’origine du roman, Gilles Rozier souhaitait faire un essai sur les rapports entre les deux langues : allemand et Yiddish. Mais un ami lui a conseillé, comme il est romancier, de faire plutôt un roman.
Il s’est imposé une contrainte après avoir écrit les 30 premières pages (qu’il a retouchées ensuite) car il est admirateur de Georges Perec et de son mouvement l’OULIPO (Ouvroir de la Littérature Potentielle).
Son roman est une auto-observation d’un personnage. Gilles Rozier aime explorer l’entre-deux, les zones grises, essayer de comprendre pourquoi les personnages dont tels choix, est-ce de la Résistance, de la Collaboration. C’est pourquoi il a fait le choix de la contrainte de ne pas tout dévoiler sur le narrateur. Pour rester dans l’entre-deux. Il s’amuse à balader le lecteur entre l’une et l’autre possibilité sans jamais répondre à la question : quelle est la bonne hypothèse.
Le premier titre du roman était Terre battue. Mais l’éditeur a trouvé que ça faisait trop « Roland Garros ». Dans l’esprit de l’auteur Terre battue comme la terre de France sous l’Occupation, et comme la terre de la cave sur laquelle le personnage fait l’amour. Alors l’auteur a proposé d’autres titres (une dizaine environ) et c’est « Un amour sans résistance » qui a plu à l’éditeur.
A méditer pour ceux qui s’écrient au scandale lorsque les titres de roman ou de films ne sont pas la traduction exacte du titre en VO…