Kiffe kiffe demain - Faïza Guène

Résumé
Doria a 15 ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan depuis que son père est parti un matin dans un taxi gris trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ça, chez Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : " Ça veut dire que quoi que tu fasses, tu te feras toujours couiller. " Alors autant ne pas trop penser à l'avenir et profiter du présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité qui l'a connue alors qu'elle était " haute comme une barrette de shit ". Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle toujours parfaitement manucurées. Nabil le nul qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère. Il se mariera sans les inviter ? Peu importe, " Maman et moi on s'en fout de pas faire partie de la jet-set ". Kiffe kiffe demain est d'abord une voix, celle d'une enfant des quartiers. Un roman plein de sève et d'humour

L'auteur

Faïza Guène a 19 ans. Elle vient de terminer la réalisation d'un moyen-métrage, Rien que des mots. Kiffe kiffe demain est son premier roman.



Mon avis
Ce n'est pas de la grande littérature mais au moins ca brise certaines images de la cité. Néanmoins c'est à certains moments un peu indisgeste à cause des références télévisuelles. Ce livre est assez court donc on peut parfaitement l'intercaler entre deux grosses lectures.

Je l'ai lu ce livre. Par rapport a un prix littéraire. Bref; j'ai bien aimé. C'est vrai que ce n'est pas de la grande littérature, mais ça se lit facilement, on apprends des chose sur la cité. Surtout quand on y a jamais vécu.

Par contre, la fin, je ne l'ai pas apprécié, j'ai trouvé, qu'elle était baclée. Mais, après c'est mon avis personnel.

C'est à lire, c'est un livre, comme le dit Margot (j'allais t'appeler Ook, mdr) qui se place bien, entre deux gros livres.

C'est un livre qui se lit en une heure, vraiment rapide. Mais ce n'est pas une critique, loin de là!
Facile à livre, c'est un roman au style très actuel, aux références contemporaines.

Je l'ai trouvé amusant, drôle, sympathique et touchant, parce que mine de rien, on s'attache à cette jeune ado qui nous raconte sous la forme d'une sorte de journal fictif son quotidien et sa difficulté à "être quelqu'un".

Mais n'attendez pas à trouver des dates ou jours précis, tout semble écrit au jour le jour avec pour seules interruptions les changements de chapitre. On partage donc le cheminement de cette jeune fille et l'on est heureux en même temps qu'elle, déçu, enthousiasmé... selon ses humeurs! Pas de récit rétrospectif, pas de jugement. Tout est brut.


C'est donc une petite lecture divertissante, agréable et qui ne demande pas beaucoup de concentration. Idéale pour la plage ou les transports en commun.

Dans ce roman, Doria, adolescente des quartiers, nous raconte sa vie, tout simplement. Mais elle le fait avec beaucoup de malice et d'humour, comme pour dénoncer avec son propre style le racisme ordinaire, les idées reçues. C'est un pessimisme rendu par un humour désespéré, mais un humour quand même. Le ton reste tout de même léger même si l'auteur égratine au passage la société française, ses services sociaux essentiellement (des assistantes sociales et des psychologues viennent lui rendre visite). Son langage est loin d'être ce qu'on pourrait appeler "littéraire" mais il a clairement le mérite d'être vrai, vif, direct. L'histoire de Dora et les sentiments qu'elle distille tout au long de son récit sonnent incroyablement justes. Les émotions passent donc sans aucun problème. Dora est incontestablement une jeune fille intelligente, qui sait manier la dérision et la répartie. Faïza Guène a réussi le pari de rendre son personnage attachant. Une bonne petite surprise que ce roman.

Citation :

C'est donc une petite lecture divertissante, agréable et qui ne demande pas beaucoup de concentration. Idéale pour la plage ou les transports en commun

En effet! je l'ai lu en attendant le bus!!

Kiffe kiffe demain m'a beaucoup plu, cela se lit très vite, on rit pas mal, on a de la peine aussi pour cette jeune fille qui a vraiment pas de bol dans sa vie...
Bien sûr, le style est simple et ce n'est pas de la grande littérature mais je ne voit pas trop l'intérêt d'adopter le style de Hugo pour décrire la vie d'une fille un peu paumée, abandonnée par son père, qui a du mal à accepter sa puberté et qui vit dans une cité de banlieue parisienne...
Au contraire, j'ai apprécié le style spontané, incisif et souvent amer, bourré de références télévisuelles, cela reflète plus la réalité à mon (humble) avis.

En tout cas, ce livre a été apprécié par la critique et le public.
Faiza Guène a publié en août un nouveau roman, Du rêve pour les oufs, que je n'ai pas lu mais je pense que ça ne va pas tarder! ^^
voici le résumé:

Citation :

Ahlème a 24 ans. Elle vit à Ivry en banlieue sud avec « Le patron » (son père) et Foued, son petit frère de 13 ans. « Le patron », personnage loufoque, a perdu la boule il y a trois ans lors d’un accident de chantier où sa tête a heurté une solive. N’ayant plus toute sa tête, dépassé par les événements, c’est un « patron » dont l’autorité repose avant tout sur Ahlème qui a fort à faire avec Foued, un vrai petit chétane (voyou). La seule chose qui le retient de ne pas collectionner les conneries (plus ou moins drôles et plus ou moins graves), c’est la surveillance de sa sœur. Le problème est qu’elle aussi a fort à faire, entre ses missions intérim (les comptages de clous chez Leroy Merlin), les files d’attente à la préfecture pour renouveler sa carte de séjour (tous les trois mois) et ses histoires d’amour foireuses (pourquoi ses copines s‘entêtent-elles à lui présenter des ploucs ?). Malgré sa vigilance, elle ne peut donc empêcher longtemps son petit frère de glisser sur la mauvaise pente et va donc se défouler de plus en plus souvent chez « tantie Mariatou », professionnelle du dicton et mère par procuration. La sienne, la vraie, a été assassinée en Algérie en 1992. Depuis, la vie de Ahlème c’est donc la France, le souvenir d’un bonheur perdu et surtout l’espoir d’un bonheur à venir. Elle est encore jeune et parfois naïve mais, souvent, elle a l’impression d’avoir vécu mille vies. Sans doute un effet des délires du « Patron » et du déluge de galères? Ainsi, elle apprend un matin que, suite à ses démêlés judiciaires, Foued est menacé d’expulsion. Certains auraient baissé les bras et arrêté de rire. Mais pas elle. Car, comme dit Tantie Mariatou : « On a beau couper la queue du lézard, elle repousse toujours. »