Mais que raconte Persepolis ? La vie douce-amère d'une jeune Iranienne sous le régime dictatorial des Mollahs avant son exil en Europe, et sa quête d'identité. Edité par L'Association, l'une des maisons d'édition "laboratoires" les plus créatifs du 9 ème art (pépinière de talents comme Lewis Trondheim), c'est l'un des rares témoignages directs d'une période sombre de l'Iran, vue ici de l'intérieur, au plus près des gens.
Persepolis est aujourd'hui un long-métrage d'animation co-réalisé par Satrapi elle-même avec Vincent Paronnaud, et primé au festival de Cannes en mai dernier. Seul l'Iran a fait la fine bouche, pour des raisons évidentes de critique du régime en vigueur. Et pourtant il s'agit avant tout d'une histoire humaine et touchante, qui trouve son originalité dans ce qu'il rend l'auto-fiction accessible à un large public.
A Cannes, Satrapi défendait son film dans les colonnes du Monde en disant : "Mon point de vue reste subjectif. Je ne suis pas porte-parole de l'Iran ou d'une génération, je ne veux pas l'être". Tout en ajoutant : "j'assume cette subjectivité, c'est elle qui permet l'identification". Bien qu'elle s'en défende, Marjane par Marjane, c'est la grande Histoire vue par la petite.
Je sors de la séance et je suis ravie !!! J'ai passé un bon moment où j'ai ri (beaucoup) et eu quelques pincements au coeur. Je regrette que ce fut trop court mais faire un film sans couper de nombreux éléments des livres aurait été laborieux et le film aurait duré des heures. Même si beaucoup de choses ont été supprimés, il n'en reste pas moins l'essentiel.
Il y a des passages forts comme la musique d'iron Maiden à fond pendant les bombardement irakiens sur Téhéran.
Et je ne me souvenais pas que les personnages disaient autant de gros mots
dans la BD.
Je le conseille vivement à tous et à toutes, à ceux et celles qui ont lu la BD et même aux autres.