La première phrase de ce livre est l'une de celles je pense qui marqueront à vie les milliers de lecteurs qui la liront : "Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien".
Brodeck est chargé par les hommes du village de faire un rapport sur l'assassinat qu'ils ont perpétré. Ils ont tué l'Anderer, l'autre, et se faisant, ont libéré toute la haine et la peur de l'autre tapies en eux depuis la guerre.
Ce livre se situe dans un petit village sans nom près de la frontière allemande. Brodeck mèle son histoire à l'histoire du village et explique en racontant la violence gratuite et quotidienne et la monstruosité humaine.
J'ai du mal à raconter l'histoire. J'ai du mal aussi à trouver les mots qui peignent ce que je ressens. C'est un sentiment d'horreur, de dégoût aussi qui monte petit à petit au fil de la lecture : des petites lachetés humaines qui deviennent de grands crimes, tout ceci fait froid dans le dos. L'attavisme et la résignation de Brodeck aussi d'ailleurs mais on en finit par se demander si avoir du courage et se battre au grand jour est vraiment les qualités les plus méritoires.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur et ce récit me glace. Mais j'ai tout de même aimé ce livre.
A lire la présentation des Ames grises du même auteur, je pense que ces deux livres sont dans la même veine.