Voici un livre que j'ai lu tout naturellement après le témoignage de Ségolène Royal car ça m'intéressait de voir ce que pouvait raconter une autre femme politique. Pourtant c'est un lapsus de ma part ou plutôt une méprise qui m'a fait acheter ce livre. Je cherchais un livre sur Simone de Beauvoir et j'ai acheté celui-là, trompée par la photo aussi car il y a comme une ressemblance entre elles deux. Enfin bref, j'aime ces rencontres, fruit du hasard.
La présentation de la 4e de couverture :Simone Veil accepte de se raconter à la première personne.
Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
Ce que j'en pense :
J'ignorais tout ou à peu près de Simone Veil. L'instigatrice de la loi sur l'IVG, je l'aurais peut-être dit après quelques minutes de réflexions mais à part ça... je ne savais pas qu'elle avait été déportée et qu'elle était d'origine juive. J'avais oubliée qu'elle avait été présidente du Parlement Européen... et j'aurais pu avoir un vague souvenir de ses passages au ministère de la santé et autres. C'est donc sans a priori que j'ai découvert son histoire.
Tout ce qu'elle raconte sur la shoah m'a édifié. Elle a vécu 13 mois à Auswchitz, camp d'extermination plus que de concentration. Elle y a vu périclité sa mère. Son frère et son père sont morts en déportation. Mais pourtant, elle a trouvé la force après cette expérience dévastatrice (pour le moins) de construire sa vie, une vie, dit-elle bien modestement et quelle vie. Tout ce qu'elle raconte de ses combats politiques, de son implication professionnelle en tant que magistrat, ministre, présidente est tout simplement passionnant. On découvre les arcanes du pouvoirs et la réelle motivation de vouloir faire et faire bien. Bref, tout ce qu'elle dit m'a intéressé.
Mais je reste sur ma faim quand à ses émotions de femme, de mère et certaines questions que je me pose (mais c'est peut-être très personnel) sont restées sans réponse comme comment allie-t-on action aux plus hauts sommets de l'état et vie de famille ? A-t-elle réussi à voir grandir ses enfants ? Bref, globalement, à part son récit de l'enfance et de l'horreur nazie, il manque de l'émotion et de l'intime. Je crois que c'est à dessein. Je vois ce livre comme un testament politique qu'elle livre avant de mourir et de ne plus pouvoir le dire dont les deux axes majeurs seraient : n'oubliez jamais la shoah et la barbarie humaine qu'elle a révélé (on sent que c'est une grosse inquiétude pour elle car on arrive à une époque où peu de déportés vivent encore), croyez en l'Europe.
Après, au niveau des idées politiques, elle exprime les siennes avec franchise et honnêteté ce qui permet de ne pas les partager sans s'agacer ni se braquer.
A noter aussi, en annexe, son discours à l'Assemblée avant le vote de la loi sur l'IVG, et quelques autres sur son expérience de la Shoah et sur l'Europe, très intéressants aussi.