Justine ou Les Malheurs de la vertu - Marquis de Sade
Résumé :Vers 1775, Justine (12 ans) et sa soeur Juliette sont renvoyées du couvent parce qu’elles sont soudain devenues orphelines et pauvres. Tandis que l'aînée, Juliette, mène une vie heureuse et connaît la fortune grâce à ses vices, Justine mène une vie de misère et de combats pour sa vertu.
4e de couverture (édition Livre de Poche) :Apologie du crime, de la liberté des corps comme des esprits, de la cruauté, "extrême sensibilité des organes connue seulement des êtres délicats", l'oeuvre du marquis de Sade étonne ou scandalise. "Elle paraît bien nêtre, dit Klossowski, qu'un seul cri désespéré, lancé à l'image de la virginité inaccessible, cri enveloppé et comme enchâssé dans un cantique de blasphèmes".
C'est aussi une oeuvre d'une poésie délirante et pleine d'humour noir.
Auteur (source Wikipédia) :Donatien Alphonse François, marquis de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à l'asile de Charenton, est un écrivain et un philosophe français, longtemps voué à l’anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à un érotisme de la violence et de la cruauté (fustigations, tortures, incestes, viols, etc).
Le néologisme « sadisme », formé d’après son nom, est apparu dès 1834 dans le Dictionnaire universel de Boiste comme « aberration épouvantable de la débauche : système monstrueux et antisocial qui révolte la nature ».
C’est Krafft-Ebing, médecin allemand, qui a donné à la fin du XIXe siècle un statut scientifique au mot sadisme, comme antonyme de masochisme pour désigner une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation infligée à autrui.
Occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, son œuvre littéraire est réhabilitée au XXe siècle, malgré une censure officielle qui dure jusqu’en 1960, la dernière étape étant sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990.
Il signait « de Sade » ou « D.-A.-F. Sade ». Marquis ou comte pour ses contemporains, il est pour la postérité le « marquis de Sade », et, dès la fin du XIXe siècle, le « divin marquis », à la suite du « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle), un peu oublié de nos jours.
« Les entractes de ma vie ont été trop longs », nota ce passionné de théâtre. Détenu sous tous les régimes (monarchie, république, empire), jamais jugé, il est resté enfermé — en plusieurs fois et dans des conditions fort diverses — vingt-sept ans.
Mon avis :J'ai lu ce roman dans le cadre d'un cours sur l'esthétique du mal, et j'avoue que j'ai été servie! On suit le début avec beaucoup d'intérêt car ce n'est vraiment pas le style de livre auquel on est habitué. La pauvre Justine cumule malheur sur malheur, en un mot : elle est aussi malheureuse qu'elle est vertueuse. Ce qui frappe dans cette oeuvre c'est la formidable injustice qui nous est montrée ici : alors que sa soeur Juliette cumule les vices et les grâces, Justine semble promise, paradoxalement à cause de sa conduite irréprochable, à des tourments sans fin. Tout est fait pour nous montrer que seul le vice permet d'être heureux dans ce monde; être vertueux dans un monde corrompu relève de la stupidité et n'apporte que des malheurs. Ceci est tellement souligné et répété, les malheurs de cette pauvre Justine devenant de plus en plus "trash" si j'ose dire, qu'au bout d'un moment on se dit : bon stop, je crois que la pauvre fille a eut sa dose...Le fait que ce qu'elle subit soit de plus en plus osé/atroce/détaillé fait qu'on finit également par avoir envie de lire une bonne partie de l'oeuvre en diagonale. Je n'éprouve aucune jouissance à la lecture des descriptions (détaillées) des atrocités que peut subir autrui (donc : je ne suis pas sadique). Au bout d'un moment, trop, c'est trop... De plus, chacun de ses agresseurs expose en détail le pourquoi de ses agisssements, argumentations formidablement bien construites en faveur du vice, ce qui fait que le roman a parfois, et surtout vers la fin (après la 50e argumentation...) quelques longueurs.
Une critique envers l'héroïne cette fois : après tout ce qu'elle subit, on est en droit de se dire qu'au bout d'un moment elle va apprendre de ses malheurs. Eh bien non, on dirait presque que par moment elle "cherche" à souffrir... La manière qu'elle a de se précipiter d'un malheur à l'autre font que plus on avance dans l'oeuvre, moins on la plaint, et plus elle nous irrite... je ne sais pas si d'autres l'on ressentit comme ça aussi ? En tout cas si l'objectif de Sade a été par ce moyen de nous mettre en colère envers la vertu (et c'est ce que je crois), eh bien ma foi... c'était pas si mal joué !
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