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 L'humanitaire, un business comme les autres?- Christian Troubé

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JFK
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L'humanitaire, un business comme les autres?- Christian Troubé Empty
MessageSujet: L'humanitaire, un business comme les autres?- Christian Troubé   L'humanitaire, un business comme les autres?- Christian Troubé EmptyMer 13 Juil 2011 - 21:34

Quatrième de couverture

Darfour, Tsunami, mais aussi Somalie, Ethiopie, Rwanda ou Arménie : l’action humanitaire rythme depuis trois décennies une partie de l’agenda international. Ses mailings envahissent nos boîtes aux lettres. Ses prises de position sur les rapports Nord-Sud, la mondialisation, le développement durable, les droits de l’homme nous interpellent. Son action sur le terrain nous apparaît à la fois comme indispensable et marginale. La réalité actuelle de l’humanitaire est désormais moins simple, voire moins simpliste, que dans ses principes initiaux. La multiplication des missions dévolues aux ONG mais aussi leur besoin de s'inscrire dans une réalité politique et sociale nouvelle, celle de la mondialisation, encourage à la pérennisation et à la polyvalence de leurs actions sur le terrain. De là découle un nouveau risque : celui d'une instrumentalisation des ONG à la fois par les pouvoirs locaux (comme en Ethiopie dans les années 80 où la dictature utilisait la famine et les ONG pour faciliter des transferts de population) et par les Etats du Nord. A quoi sert vraiment l’humanitaire ?

L'humanitaire, un business comme les autres?- Christian Troubé 667640

Mon avis

Voici un petit ouvrage fort intéressant. Son titre, un peu provocateur, est tout à fait évocateur de son contenu. D'un côté, on pourrait penser l'humanitaire comme un acte noble, désintéressé. Dans les faits, l'humanitaire "pèse" plusieurs milliards de dollars chaque année et emploie des dizaines de milliers de personnes.

L'humanitaire est soumis à une rude concurrence. Les acteurs sont de plus en plus nombreux. Des immenses agences onusiennes faisant de l'humanitaire (UNICEF, HCR, OCHA, etc.) aux minuscules ONG, en passant par tout le mouvement CroixRouge/ Croissant Rouge (CICR, Fédération et sociétés nationales), les grandes ONG privées (MSF, Oxfam, Care, etc.) ou les ONG d'origine religieuse (Caritas, Secours islamique, les Évangélistes, etc.), il y a une pléthore d'acteurs. Tout le monde veut être partout et se mettre en avant. De cette concurrence et d'un manque de coordination il en résulte parfois un réel gâchis : des contextes sont sur financés alors que d'autres sont oubliés. Exemple frappant : Après le tsunami de 2004, il y a eu un immense élan de générosité, mais mal coordonné. Très vite le CICR a dit qu'il avait assez d'argent, ce que certaines ONG n'ont pas fait. Des milliers de tonnes de nourriture inutile ont pourri sur les plages de l'océan indien… pendant ce temps des gens mourraient de faim au Darfour, un contexte dont personne ne parlait.

Beaucoup de ces acteurs humanitaires sont considérablement professionnalisés et prévoient des plans de carrière. Beaucoup de ces protagonistes du mouvement humanitaire font un très bon travail, sérieux. Mais il y a aussi les moutons noirs, des ONG qui enlèvent carrément des enfants sans savoir si les parents sont en vie pour les envoyer en "Occident" (C'est arrivé après le tremblement de terre à Haïti) et des scandales surviennent parfois (remember l'affaire Triangle, aussi en rapport avec des questions d'orphelins). On pourrait aussi aborder les ONG religieuses qui sont parfois trop empressées à prêcher la bonne parole (cf. en Afghanistan) et décrédibilisent par la même occasion toutes les ONG laïques.

Il est aussi question du financement des ONG, des contributions importantes des Etats aux dons privés. Et sur ce point il y a parfois une sorte de paradoxe : on demande aux ONG d'utiliser l'argent sur le terrain, pas pour de l'administratif au sein de sièges de plus en plus grands. Mais pour fonctionner et recevoir les dons, les ONG doivent de plus en plus faire de la prospection, se faire connaître, montrer comment l'argent est dépensé etc. Toutes ces activités font par conséquent augmenter les dépenses administratives. Et là encore, la concurrence pour recevoir les fonds, qu'ils soient privés ou publics, est rude.

Rapidement (le livre est vraiment court), l'auteur aborde ces différentes questions d'un œil critique. Il s'intéresse principalement aux ONG françaises (et il y en a beaucoup), mais il pose des questions plus générales. Au final, on peut conclure que non, l'humanitaire n'est pas un business comme les autres, mais il a connu une évolution très importantes ces dernières décennies.

Lucide, cet ouvrage vaut la peine d'être lu car il invite à réfléchir sur l'action humanitaire, soit en tant qu'acteur, soit en tant que donateur. Cette étude n'est pas complète et mériterait certaines nuances. Mais globalement il s'agit d'un très bon livre.

En bonus, une vidéo très sympathique (et motivante) publiée l'an dernier pour le "world humanitarian day" : https://www.youtube.com/watch?v=95lQ-IzEhOc&feature=player_embedded
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