Le Cercle de famille - KOJIMA Nobuo 4e de couverture : http://www.editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut?id=457&cid=
Paru en 1965 au Japon, couronné du premier prix Tanizaki, le roman de Kojima Nobuo est considéré dans son pays comme une œuvre essentielle sur le Japon d’après-guerre et l’ébranlement d’une société obligée de faire face à la démocratie, au mode de vie et de pensée à l’américaine après la défaite de 1945. Dans ce « cercle de famille » qui n’est que le reflet d’une société tout entière, jouent des forces contradictoires qui vont peu à peu désunir des liens en fragile équilibre. L’infidélité de l’épouse Tokiko avec un soldat américain, l’intrusion de l’étranger, puis la maladie précipitent la dissolution de ce petit univers dont l’auteur décrit avec subtilité les moindres nuances, tensions, aspirations et discordances. Le Cercle de famille est une œuvre brillante et mélancolique comme un soleil noir sur un moment clé du Japon, et s’il nous éclaire sur le passé, il donne en même temps une image plus précise du présent, voire de l’avenir, si l’on pense avec Kojima Nobuo que la littérature est douée d’un « caractère prémonitoire ».
Biographie de l'auteur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nobuo_Kojima
Nobuo Kojima (小島 信夫, Kojima Nobuo) est un auteur japonais né en 1915 dans la préfecture de Gifu et mort en 2006. Son œuvre décrit entre autres les conséquences de la défaite du Japon sur la psychologie des Japonais après 1945.
Nobuo Kojima se passionne très jeune pour la littérature et des auteurs japonais mais aussi occidentaux, entre autres Kafka, Gogol et Dostoïevski. Alors qu'il est au lycée, il commence à écrire pour des revues. Pendant ses études universitaires il fréquente des cercles littéraires et rencontre notamment le futur écrivain Shin'ichirō Nakamura. Diplômé de l'université de Tokyo en littérature anglaise en 1941, Nobuo Kojima enseigne un an dans un collège avant d'être envoyé en Chine. Démobilisé en 1946, il recommence à écrire.
Sa première œuvre publiée est Dans le train (Kisha no naka) en 1948. Il écrit par la suite une trentaine de livres. En 1957, il obtient de passer un an aux États-Unis comme boursier de la fondation Rockefeller. Il remporte le prix Akutagawa en 1954 pour American School et le prix Tanizaki en 1966 pour Le Cercle de famille. Dans ce roman il présente une société japonaise qui s'efforce de s'adapter au mode de vie occidentalisé : l'univers familial y est dissolu par l'apparition d'un soldat américain et l'infidélité de l'épouse.
Parallèlement à son travail de romancier, il a été professeur de littérature anglaise à l'université Meiji, a traduit des auteurs américains comme J. D. Salinger et William Saroyan et a écrit un essai autobiographique en trois volumes sur écrivains japonais modernes.
Mon avis : J'ai été déçue suite à la lecture de la 4e de couverture, qui nous promet la peinture du cadre familiale comme peinture de l'ensemble de la société japonaise de l'époque car ce n'est pas du tout ce que j'ai retrouvé dans le livre. L'adultère apparaît dès le 1er quart du livre sans que le lecteur y prenne part : tout d'un coup on lui annonce que relation sexuelle il y a eu entre la maîtresse de maison et l'officier en visite, point barre. Pas d'avant, et pas vraiment d'après non plus, puisqu'ils n'affichent ni honte ni amour l'un pour l'autre. L'américain déménage sans bruit, Tokiko (l'épouse) a l'air de s'en ficher et le mari ne réagit pas vraiment non plus à mon sens. Bon.
Ensuite, je ne suis pas d'avis que ce soit l'adultère en lui-même qui ait détruit le couple : ça n'avait pas l'air d'aller depuis longtemps, d'ailleurs le dérapage semble bien vite mis de côté. Donc la lecture qui veut que Georges représente l'Amérique qui détruit la société Japonaise en l'occupant ne me paraît pas tenir.
Les personnages ne m'ont pas plus non plus : Tokiko est absolument insupportable (en général mais surtout avec son mari, qui commence par nous faire pitié). D'un autre côté il apparaît de plus en plus dans sa mollesse de caractère, on dirait qu'il est incapable de faire autre chose que de se laisser porter par les évènements; incapable de vivre en somme. Les enfants sont au moins aussi hystériques et insupportables que la mère.
L'intrigue en elle-même ne m'a pas convaincue non plus. D'abord cette maison qu'ils veulent construire ne m'intéresse absolument pas, et je trouve son potentiel symbolique sous-exploité. Ensuite arrive cet élément vers le milieu du livre :
- Spoiler:
on s'aperçoit que la mère a un cancer, et elle est de plus en plus malade.
qui aurait pu être une merveilleuse occasion pour régler tous les problèmes de la maisonnée...Globalement et surtout depuis cet épisode, j'ai trouvé que l'intrigue ne menait nulle part, par exemple :
- Spoiler:
à quoi rime que ces vas-et-vients des femmes de ménages ou des connaissances dans la maison ??
Je n'ai pas pu trouver le livre complètement mauvais car il traite du Japon, mais je crois qu'objectivement il l'est.