4e de couverture : Le Camp 14 est une des cinq prisons politiques disséminées dans les montagnes nord-coréennes. Situé à une centaine de kilomètres au nord de Pyongyang, la capitale, le Camp 14 est peut-être le plus terrible. Les prisonniers travaillent entre douze et quinze heures par jour à extraire du charbon, damer des routes ou coudre des uniformes militaires et finissent exécutés, tués dans des accidents de travail ou agonisant d’une maladie généralement liée à la faim. On estime qu’il y a entre 150 et 200.000 prisonniers de ces camps. Très rares sont ceux qui ont pu en échapper. Encore plus rares sont ceux qui y sont nés et ont pu en sortir.
Shin Dong-huik l’a fait. Né dans le camp il y a vingt-six ans, Shin n’a jamais connu d’autre environnement que les cabanes rudimentaires entourées de fils barbelés électrifiés. Il a volé de la nourriture à sa mère, a été formé par les gardes à devenir un parfait délateur et a assisté à l’exécution de toute sa famille. Il a souffert de la faim, a été torturé, a failli perdre la vie plusieurs fois avant de réussir une évasion aussi spectaculaire que miraculeuse qui le conduira dans un monde totalement inconnu.
À travers l’histoire de Shin, c’est à une plongée édifiante dans le pays le plus fermé au monde, que nous invite le journaliste Blaine Harden, au coeur de la barbarie, la folie et de l’inhumanité.
L'auteur : http://www.blaineharden.com/sample-page/
Blaine Harden is an author and journalist who reports for PBS Frontline and contributes to The Economist. He worked for The Washington Post as a correspondent in Africa, Eastern Europe and Asia, as well as in New York and Seattle. He was also a national correspondent for The New York Times and writer for the Times Magazine.
His most recent book is Escape From Camp 14. An international bestseller, it’s the story of Shin Dong-hyuk, the only person to have been born and raised in a North Korean prison camp — and to have escaped to the West. It was published in the spring of 2012 in the United States (Viking), Britain (Mantle), Holland (Balans), France (Belfond) and Brazil (Intrinseca). It will soon be published in 14 other languages across Europe and Asia.
Here are three print interviews with Blaine about Escape from Camp 14 and about his thoughts on writing and North Korea. The Spectator (London). Bookgeeks (London). Asian Literary Review (Hong Kong). And an hour-long television interview with C-SPAN’s Brian Lamb on Q & A.
Blaine is also the author of A River Lost. It’s about well-intentioned Americans (including the author’s father) who dammed and degraded the West’s greatest river, the Columbia. An updated and revised edition of A River Lost was published by Norton in 2012 to coincide with a PBS American Experience program about Grand Coulee Dam and the Columbia River. Blaine and the book are featured on the program.
Blaine’s first book, Africa: Dispatches from a Fragile Continent, was described by The Independent (London) as the “best contemporary book on Africa.” Order Journalism awards include the Ernie Pyle Award for coverage of the siege of Sarajevo during the Bosnian War, the American Society of Newspaper Editors Award for Nondeadline Writing (stories about Africa), and the Livingston Award for International Reporting (stories about Africa).
Blaine lives in Seattle with his wife Jessica and their two children, Lucinda and Arno.
Mon avis :J'ai longtemps hésité avant d'acheter ce livre, parce que je me disais que je ne supporterais pas sa lecture. Mais ma curiosité m'a fait craquer, et j'ai acheté ce livre en début de semaine.
Et je ne regrette absolument pas de l'avoir fait : j'ai littéralement dévoré ce témoignage, même si je me suis efforcée de ne pas trop faire travailler mon imagination à la lecture de certaines scènes. C'est un document absolument incroyable qui raconte plus que l'intérieur de la Corée du Nord; l'intérieur du camp le plus surveillé et le plus brutal du pays : le camp 14.
J'ai été fascinée par la lecture de la description de la vie quotidienne dans le camp, et de l'organisation de celui-ci. Absolument fascinée également par le témoignage de quelqu'un, qui est né et a grandi dans ce camp, sans rien connaître du monde extérieur. Psychologiquement (et philosophiquement également), c'est un cas tout à fait exceptionnel et qui peut, à mon avis, beaucoup nous apprendre sur ce qui fait d'un individu un être humain.
[J'avais déjà été interpellée par la B.D. de Guy Delisle " Pyongyang" (lien vers l'article sur le forum -->
https://livrebd.forumactif.com/t2630-pyongyang-guy-delisle?highlight=pyongyang ) , parce qu'elle expliquait de manière originale, très imagée et accessible l'appareil de propagande et la mythologie (Kim) de la Corée du Nord. Lecture que je re-conseille vivement par ailleurs ^^].
J'ai été un peu surprise au départ par la structure du livre : je pensais lire un livre à la 1ère personne, qui aurait été retravaillé par Blaine Harden, ou la retranscription d'interviews avec les questions et les réponses. Blaine Harden a choisit d'écrire le texte à la 3e personne ("Shin a vu ceci...il m'a dit qu"il avait fait cela...". Je précise au passage que Shin est son nom de famille, pas son prénom). Et surtout : il ne se borne pas au récit biographique. Cela m'a un peu irrité au départ, parce que j'y voyais une interruption gênante dans la narration de la vie de Shin Dong-Hyuk. Finalement je trouve qu'alterner entre les passages biographiques et des compléments d'information (au demeurant nécessaires) au lecteur est un choix très judicieux, car il ne s'agit pas de ne lire QU'une histoire particulière : il faut pouvoir comprendre en quoi elle fait partie d'un ensemble absolument glaçant, dans lequel d'autres destins individuels sont enfermés et n'ont pas la chance de pouvoir s'exprimer. L'horreur ne peut être compréhensible que si sa description est totale.
En tout cas je suis impressionnée par le courage de Shin, qui a décidé d'écrire ce livre et de parcourir le monde pour sensibiliser les gens à l'horreur nord-coréenne, alors que chaque évocation de son passé lui procure une souffrance sans nom.
Peut-être que son témoignage pourra faire prendre conscience au monde occidental que la Corée du Nord n'est pas un état burlesque et ridicule, et qu'il faudrait au contraire la prendre très au sérieux.
Je suis indignée du fait que le monde entier s'émeuve (encore) d'Auschwitz bien que le camp n'existe plus depuis longtemps, alors que tout le monde se fout complètement des camps nord-coréens qui sont plus que jamais en activité.
(un minuscule bémol à ce livre tout de même : j'aurais aimé qu'on nous raconte plus en détail le choc que Dong-Hyuk a éprouvé lors de ses premiers contacts avec le monde extérieur. L'aspect du choc psychologique aurait pu, selon moi, être plus explicité).
Un livre absolument passionnant et que j'ai littéralement dévoré, malgré la gravité du thème.