Anatole le Braz (1829-1926), fils d'instituteur a passé une grosse partie de sa vie à parcourir la Bretagne profonde pour consigner sur papier l'immense tradition orale qui fait le charme de la Bretagne.
Proche de l'oeuvre de conservation, son travail lui a permis d'être considéré comme l'un des auteurs majeurs que la Bretagne ai connu.
La mort tient une place prépondérante dans l'imaginaire Breton, et assez logiquement finalement que l'ouvrage majeur de la production de Le Braz est:
"La Légende de la mort".
Ce livre n'est pas un recueil de contes, c'est plutot une compilation ou une synthèse de tout les témoignages qu'a pu receuillir l'auteur dans les fermes bretonnes. C'est presqu'une sorte de documentaire qui recense toutes les croyances circulant en Bretagne à propos de la mort.
Ce livre est organisé en 22 grands thèmes allant de l'enterrement, les villes englouties, le sort de l'âme, l'enfer, le paradis et deux points que je vais développer : l'ankou et les intersignes.
L'ankou:
l'ankou est une sorte d'ange de la mort. On le représente tout en noir, avec une faux montée à l'envers et se déplaçant à bord d'une charrette grinçante (Karriguel ann Ankou). Si vous le voyez c'est que votre heure est arrivée. Il y a un ankou par paroisse : le dernier mort de l'année, qui faira donc son office pendant un an.
Les intersignes:
Les intersignes sont tout un tas de signes discrets qui annoncent à une personne qu'un proche va bientôt faire la connaissance de l'ankou. Toutes les morts sont auparavant annoncées par des intersignes que certains voient mieux que les autres. "La légende de la mort" nous cite une quantité incroyable de ces intersignes qui peuvent être différents selon les corps de métiers, les ages ou les origines des futurs trépassés.
Ces deux exemples de sujets parmis tant d'autres illustrent, je l'espère, la richesse des croyances existant sur la mort en Bretagne et Anatole le Braz a réussi à nous en faire un receuil passionant. Son talent d'écrivain a aussi permit, et c'est le plus important, d'éviter le morbide et au contraire de nous permettre de nous évader, de se retrouver la-bas en Bretagne, terre de légendes s'il en est.