Le bar des habitudes - Franz Bartelt

Le bar des habitudes, Franz Bartelt
Gallimard (2005)

Une petite merveille ce bar des habitudes. J’ai passé un très bon moment de lecture.

Il s’agit d’un recueil de seize nouvelles. Leur point commun ? Elles commencent toutes par la description d’une situation plus ou moins banale, routinière :

- Balmont qui prend tous les matins son café, dans le même bar, à la même table… (Le bar des habitudes)
- Malone qui après vingt ans de mariage est toujours autant amoureux de sa femme… (Mauvais rêve)
- Nadège qui tient son bar depuis quatre ans… (Ma tournée)
- Bob, SDF, qui s’est habitué à la rue… (La tourte)
- Manon qui, à dix-neuf ans, a des idées bien arrêtées… (Date limite de consommation)
- Guy Vouine qui est un mou de naissance... (Histoire molle)
- Tony qui va chercher son pain tous les matins… (Le souvenir de Fred)
- Mme Belvaux, dont le mari –prof de français- ne cesse de la reprendre sur ses fautes de langage… (Un parcours sans fautes)
- Lili qui n’a jamais aimé son nom de famille… (Lili)
- Protone qui écume les bars en lançant des paris… (Un mauvais joueur)
- Alex Mayoune qui a une vocation pour un drôle de métier… (Tueur en série)
- Jérémy qui est un homme jaloux… (Le sixième commandement)
- Un homme qui prend le train pour retourner dans sa ville natale… (Dans le train)
- Un homme qui a toujours été exceptionnel… (Testament d’un homme trop aimé)
- Pedro qui vit mal l’installation de ses nouveaux voisins… (Un voisin redoutable)
- Jeff qui a une particularité physique : il fait une grimace spéciale... (Ta tête d’assassin)

Partant toujours d’une situation banale, un moment de vie ordinaire la plupart du temps, l’auteur nous fait basculer sur un détail dans un récit fantastique, tour à tour cruel, tendre, drôle, surnaturel voire surréaliste, dans lequel on entre sans se poser de question, en se laissant mener par la poésie des mots. C’est là la grande force de l’auteur car ces récits sont sombres, parfois noirs, mais souvent drôles, même cocasses et surtout, il y a toujours une pointe de tendresse qui nous émeut.

J’ai été frappé en lisant ces nouvelles par la sensation de bien-être dans laquelle je me trouvais, j’ai vraiment passé un bon moment de lecture dans lequel il flottait toujours une petite note de légèreté, teintée de poésie.

Merci Don Rodrigo de ce judicieux conseil de lecture Je crois que c’est un auteur que je retrouverai prochainement car certains titres me parlent déjà, tels que : Suite à Verlaine, Aux pays d’André Dhôtel et surtout Nulle part, mais en Irlande…