Les déferlantes - Claudie Gallay

4e de couverture :

La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et les oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

Ce que j'en pense :
Ce livre est un coup de coeur. Sans doute parce que ça résonne avec un peu de mon vécu. Mais surtout parce que l'atmosphère de ce village en bord de mer qui vit à son rythme est vraiment ultra bien retranscrite. Et puis tous les personnages sont attachants, une bande d'écorchés ou de paumés. On retrouve un peu la tendresse (mais un peu seulement) des liens tissés entre les personnages d'Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda. Mais il y a aussi l'intérêt de découvrir les secrets enfouis, de comprendre pourquoi les gens agissent ainsi et l'amour d'un bout de terre et de la nature perturbée par les hommes (l'usine de retraitement de la Cogema n'est pas loin). J'ai aussi pensé à un film que j'ai vu il y a longtemps maintenant qui s'intitulait Petits arrangements avec les morts et qui se déroulait aussi en bord de mer. Car dans ce livre, il y a aussi le thème de l'absence et de la reconstruction de soi lorsqu'on a perdu les gens que l'on aime. Bref, c'est un livre qui, avec son style épuré, est très riche en contenu. Il m'a fait pleuré (c'est là sans doute qu'interfère ma propre histoire), m'a fait vibré, aimé ses personnages et maintenant qu'il est fini, je me sens seule et je ne sais pas sur quelle lecture rebondir.

Je viens de finir Les déferlantes.

Contrairement à toi, Oj', je n'ai pas eu de coup de coeur, même si globalement, j'ai bien aimé.
Mais comme tu le dis, il y avait sans doute un petit plus qui te rapprochait de ta propre histoire.

En revanche, je reconnais que l'écriture de Claudie Gallay est parfaite. C'est par son écriture, parfois à la limite du sujet-verbe-complément, que l'on sent l'odeur de la mer, que l'on entend le vent, que l'on sait qu'il pleut, qu'il fait froid ; et plus encore, on ressent le manque de l'autre, l'amour insatisfait, les impatiences, les trahisons, les non-dits, le travail dans la douleur ou dans la solitude. Une écriture puissante, qui à mon avis, est toute la force du roman, bien plus que l'histoire en elle-même, et explique le succès du bouquin.

Je viens de le finir.
J'ai beaucoup aimé. L'écriture m'a déroutée pendant les 10 premières pages, je connais bien peu d'écrivain qui se contente d'une phrase simple, finalement c'est fluide , les images s'enchainent sans problème.
De plus cette écriture est le reflet des "non-dit". Les phrases s'enchainent au lecteur de reconstituer une partie de l'histoire et les différents psychismes. Le fait que l'action se passe sur une pointe donne à l'histoire une allure de huis-clos (qui est confirmé au fur et à mesure). Le village devient une grande famille où il y a des relations complexes.
J'ai vécu au rythme de La Hague pendant 3 jours, j'y retournerai bien ... Ses habitants m'ont tous touché, ils ont un coté écorchés, comme si les éléments avaient déteints sur leurs personnalités.