Sévère - Régis Jauffret 4e de couverture : Ils se sont rencontrés un soir de printemps. Elle est devenue sa maîtresse. Il l’a initiée au maniement des armes. Il lui a fait cadeau d’un revolver. Elle lui a tiré une balle entre les deux yeux. On n’a jamais vraiment su quel était son mobile. Après avoir tué l’objet de son amour, on ne sait jamais pourquoi on a fait le contraire d’aimer.
Né en 1955, Régis Jauffret a reçu le prix Femina en 2005 pour son roman
Asile de fous. Dans
Sévère, il se glisse dans le cerveau d’une meurtrière. Elle tue en Suisse, s’enfuit vers l’Australie, avant de revenir à son point de départ et d’affronter la justice.
« Réflexion sur le sexe, le pouvoir, l'argent et les sentiments, Sévère se révèle également un bouleversant portrait de femme en quête d'absolution. »
L’Express
L'auteur : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gis_Jauffret
Régis Jauffret, né le 5 juin 1955 à Marseille, est un écrivain français.
Il est l'auteur de nombreux romans, dont
Univers, univers (2003) pour lequel il a reçu le prix Décembre et
Asiles de fous (2005) pour lequel il a obtenu le prix Femina. En 2007, son ouvrage
Microfictions est récompensé par le Prix France Culture-Télérama et le grand prix de l'humour noir Xavier Forneret.
En 2010, la famille du banquier Edouard Stern a poursuivi Jauffret pour son roman
Sévère qui met en scène le meurtre du banquier par sa maîtresse, Cécile Brossard. Plusieurs écrivains se sont portés à sa défense par le biais d'une pétition dont les signataires étaient Michel Houellebecq, Virginie Despentes, Christine Angot, Philippe Djian, Philippe Sollers, Frédéric Beigbeder, Yann Moix et Bernard-Henri Lévy.
En 2010, il est le compagnon de l'écrivain Claire Castillon.
À partir de 2011, il fait partie du jury du prix Saint-Germain.
En 2011, il est chroniqueur dans l’émission Avant-premières, présentée sur France 2 par Élizabeth Tchoungui.
Bibliographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gis_Jauffret
*1985 : Les Gouttes (Denoël), pièce de théâtre en un acte
*1985 : Seule au milieu d'elle (Denoël)
*1986 : Cet extrême amour (Denoël)
*1993 : Sur un tableau noir (Gallimard)
*1996 : Stricte intimité (Julliard)
*1998 : Histoire d'amour (Éditions Verticales)
*1999 : Clémence Picot (éd. Verticales)
*2000 : Fragments de la vie des gens (éd. Verticales)
*2001 : Promenade (éd. Verticales)
*2002 : Les Jeux de plage (éd. Verticales, coll. minimales)
*2003 : Univers, univers (éd. Verticales), Prix Décembre 2003
*2004 : L'enfance est un rêve d'enfant (éd. Verticales)
*2005 : Asiles de fous (Gallimard, collection « Blanche »), Prix Femina 2005
*2005 : Autobiographie (Gallimard, collection Verticales)
*2007 : Microfictions (Gallimard, collection « Blanche »), Prix France Culture-Télérama 2007
*2008 : Lacrimosa (éd. Gallimard)
*2009 : Ce que c'est que l'amour (éd.Gallimard, collection Folio)
*2010 : Sévère (Le Seuil, collection « Cadre rouge »)
*2010 : Tibère et Marjorie (Le Seuil, collection « Cadre rouge »)
*2010 : La tentation du clitoris (Publie.net)
*2010 : Vivre encore, encore (Publie.net)
*2010 : Week-end familial à Clichy-sur-Mer (Publie.net)
*2012 : Claustria (Le Seuil, collection « Cadre rouge »)
Mon avis :Souvenez-vous, en 2005 on retrouvait le banquier Edouard Stern assassiné par sa maîtresse dans une suite d'hôtel, revêtu d'une combinaison en latex rose....
A l'époque, Régis Jauffret avait couvert le procès en Assises de la maîtresse de Stern, Cécile Brossard, pour le
Nouvel Observateur (il me semble). Il en a fait un roman,
Sévère, dans lequel il "se met dans la tête" de la meurtrière et tente d'expliquer comment on en arrive à assassiner quelqu'un par amour.
J'ai dévoré ce livre de seulement 161 pages en poche : j'ai été très touchée par le récit que fait cette femme de leur histoire d'amour hors-norme. Leurs rapports sont ambigus, les rapports de forces incessants entre ce banquier multimillionnaire et sa maîtresse absolument soumise à ses envies (elle était sa "secrétaire sexuelle", lui procurait ce dont il avait envie). Quand on lit ce texte, on a l'impression d'avoir affaire à 2 grands malades, à 2 complices. J'ai été fasciné par cette sexualité déviante et à cet amour qui repose lui-aussi au fond sur du sado-masochisme. Par contre, certaines scènes ou allusions m'ont mises mal à l'aise :
- Spoiler:
notamment quand il est question qu'elle doit lui procurer un jeune slave...c'est un enfant !! Debout, nu et apeuré sur un tabouret, et Stern tournant autour de lui comme un fauve autour d'une proie. Finalement, heureusement, il ne lui fera rien et le renverra à sa mère...
Ce que j'ai trouvé très beau dans ce livre, c'est la force de leur amour malgré une violence latente. On sent que Stern est vraiment, réellement amoureux de la protagoniste. En tout cas c'est ma lecture du texte. On pourrait également argumenter que comme c'est un récit à la 1ère personne, cela peut très bien être l'interprétation très subjective, voire le souhait de cette femme qui se voulait absolument aimée.
En tout cas, j'ai trouvé que c'était le beau récit d'une femme amoureuse. Tellement amoureuse, qu'elle donnera l'absolution à son amant par la mort.