"Neige" de Maxence Fermine

Ce petit livre (il se lit en 1 heure) est ciselé comme un joyau. C'est l'histoire une jeune homme japonais de la fin du XIXème siècle qui décide de devenir poète, et de n'écrire que des haiki (haïku au singulier), des poèmes de 17 syllables sur 3 vers.
Il est inspiré par la neige qui fait partie de son cadre de vie. C'est très poétique, de la pure beauté, quelque grammes de finesse dans un monde de brute, une bouffée d'oxygène dans un monde gris et pollué.
J'ai rencontré l'auteur pendant "Ecrivains en Grésivaudan" en 2003. Il pratique le métier d'écrivain avec l'humilité d'un artisan : avec le goût du travail bien fait. Voici un extrait qui illustre cela :

Citation :

En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe.

A lire à tout âge.

De la simplicité, de la délicatesse, mais toute la complexité d'un Haiku.
Il y a la fascination d'un poéte pour la neige, pour sa délicatesse et sa pureté et qui fera de merveilleux poémes pour exprimer cet amour.

S'entremele a ça des liens d'amitié avec avec un samouraï qui peint et qui lui enseignera a colorer ses poèmes, lui qui est amoureux d'une funanbule et peint la blancheur et la pureté de son amour.

Et cette femme qui sera le lien entre eux , cette femme trop belle et aussi glacé que la neige.

Ce petit livre est effectivement une pure merveille chargé d'émotions a couper le souffle...

ce livre est une merveille de délicatesse, tout en finesse, ciselé comme le peu de millimètres de verglas qui recouvrent la neige, le lendemain d'une fraîche nuit.
Agréable à lire si on sort d'un Murakami ryû! relaxant par sa douceur. Beautés froide et éternelles telles sont les neiges du KIlimandjaro, beauté froide et éternelle telle est Neige, funambule européenne aimée d'un samouraï. Petit flocon deviendra grand!

Extrait(chapitre 1):

Yuko Akita vait deux passions.
Le haïku.
Et la neige.

Le haïku est un genre littéraire japonais. Il s'agit d'un court poème composé de trois vers et de dix-sept syllabes. Pas une de plus.

La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers.
CE poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu.

Il porte un nom, un nom d'une blancheur éclatante.

Neige.