La chambre des officiers - Marc DugainQuatrième de couverture:"
La guerre de 14, je ne l'ai pas connue. Je veux dire,
la tranchée boueuse, l'humidité qui traverse les os, les gros rats noirs au pelage d'hiver qui se faufilent entre les détritus informes, les odeurs mélangées de tabac gris et d'excréments mal enterrés, avec, pour couvrir le tout, un ciel métallique uniforme qui se déverse à intervalles réguliers comme si Dieu n'en finissait plus de s'acharner sur le simple soldat. C'est cette guerre-là que je n'ai pas connue."
Dans les premiers jours de 14, Adrien F, lieutenant du génie, est fauché par un éclat d'obus sur les bords de
la Meuse. Défiguré, il est transporté au Val-de-Grâce où il séjournera cinq ans dans
la chambre des officiers. Au fil
des amitiés qui s'y noueront, lui et ses camarades, malgré
la privation brutale d'une part de leur identité, révéleront toute leur humanité. De cette épopée dramatique, émouvante, mais drôle aussi parfois, on retiendra que
des blessures naît aussi
la grâce.
On les appelait les « gueules cassées » pendant
la première guerre,
des hommes qui se retrouvaient défiguré, avec un trou a
la place de
la mâchoire et du nez.
Ce roman raconte l’histoire d’Adrien un jeune lieutenant, qui se retrouve défiguré par un obus. Il se retrouvera dans «
la chambre des officiers » un endroit de l’hôpital Val de Grâce réservé aux « gueules cassées » sans miroirs. Ne pouvant pas parler on lira toutes ses émotions, l’horreur de son état, sa relation au monde, ses souvenirs (Constance, femme qu’il a connu et aimé un soir avant de partir et qui reste le souvenir agréable qui le maintient) mais surtout on va vivre avec lui les multiples opérations (16 en tout) pour retrouver un semblant de visage.
Mais Adrien n’est pas seul dans cette
chambre et il se liera et soutiendra avec d’autres blessés. Ensemble ils tenteront de retrouver une « humanité » perdue aux yeux
des autres.
Les réflexions d’Adrien sont fabuleuses dans le sens ou l’apparence est hélas primordiale aux yeux
des autres, même si ce qu’il est est toujours au fond de lui. Il réapprendra à vivre avec cet autre visage, à l’accepter et à le faire accepter.
Ce livre est plein d’espoir, de sentiments. L’amitié qui se noue entre ces êtres de mauvaise fortune est bouleversante.
C’est aussi une vision de
la guerre qui horrifie, mais qui hélas est d’actualité même si
la médecine a fait d’immense progrès. Et
la médecine malheureusement progressait beaucoup en temps de guerre. On découvre aussi dans ce livre les efforts acharnés de ce médecin qui tente les premières greffes osseuses, bien sur il y a
la curiosité de
la nouveauté médicale mais cet homme est tellement compatissant et finalement le sauveur.
J’ai adoré
la relation d’Adrien avec l’infirmière, qui est
la seule personne qui au départ le regardera normalement et qui lui réapprendra à vivre son quotidien, qui le soutiendra, et sera sa force.
Je crois que j’ai tout aimé dans ce livre et surtout
la fin….
J'ai vu le film aussi de François Dupeyron, avec Eric Caravaca, Sabine Azema et André Dussollier et je dois dire qu'il est aussi bien que le livre.