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 Un Souvenir de Solferino- Henry Dunant

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JFK
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JFK


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Un Souvenir de Solferino- Henry Dunant Empty
MessageSujet: Un Souvenir de Solferino- Henry Dunant   Un Souvenir de Solferino- Henry Dunant EmptyDim 3 Jan 2010 - 14:10

« N'y aurait-il pas moyen, pendant une époque de paix et de tranquillité, de constituer des sociétés de secours dont le but serait de faire donner des soins aux blessés, en temps de guerre, par des volontaires zélés, dévoués et bien qualifiés pour une pareille oeuvre? » (Henry Dunant)

« On sort de ce livre avec le maudissement de la guerre » (Frères Goncourt)

Résumé

En 1859, Henry Dunant, homme d’affaire genevois se rend en Italie pour rencontrer Napoléon III. Il cherche à s’octroyer une concession pour l’Algérie. Il arrive à Solferino au terme de la bataille du même nom, entre la France et l’Autriche. Il y découvre une vision d’horreur. En effet, plus de 40'000 soldats des deux camps gisent, morts ou blessés (c’est l’une des batailles les plus meurtrières du XIXe siècle). Epouvanté et bouleversé, Dunant s’investit alors corps et âme pour ces blessés, avec l’aide des habitants de la région.

De retour à Genève, il n’arrive pas à surmonter cette épreuve. Pour exorciser son traumatisme, il décide de mettre par écrit ce qu’il a vu à Solferino…


Mon avis

J’avais lu ce livre il y a quelques années avec quelques difficultés et l’ai relu dernièrement. Je commencerai par son point négatif : le langage. En effet, la manière qu’a Dunant pour présenter la bataille puis ses activités au terme de celle-ci est assez désuète. Sa manière d’écrire est d’un autre temps et il n’a pas le talent nécessaire pour rendre son style immortel. Si lors de sa publication le livre a eu un impact immense (les frères Goncourt ont par exemple été très marqués en le lisant), cet effet a un peu perdu de sa force et certaines formulations prêtent à sourire.

Cependant, il reste très puissant. Car malgré le manque de sensibilité qu’on pourrait avoir par rapport au langage, il y a le contenu qui reste bien présent. Et c’est franchement un témoignage assez terrible, où Dunant raconte l’horreur d’un champ de bataille, et surtout la tragédie des morts et blessés abandonnés à leur sort. De le voir abandonner son objectif premier, de rassembler les forces civiles autour de lui et d’investir son propre argent afin d’abréger les souffrances est vraiment très prenant. A l’époque, aider les blessés ennemis était très mal vu. Dunant a réussi à faire admettre que tous méritaient un peu d’aide et de réconfort. Ses moyens étaient très limités et bien souvent lui et les gens de la région ne pouvaient qu’apporter un peu d’eau, rédiger une lettre d’Adieu pour les mourants, essayer de les aider à mieux supporter leur agonie…

Le témoignage est à ce niveau vraiment fort et assez bouleversant. Mais au delà de l’horreur de la guerre, il est aussi un porteur d’espoir, du moins pour l’époque. « Tutti fratelli », c’est l’expression qui a été utilisée pour expliquer la nécessité de soigner tout le monde sans distinction. Cet événement de Solferino, raconté par Dunant, est le témoignage vivant de l’apparition de l’action humanitaire. Et c’est ce calvaire qui va donner l’idée (ô combien logique de nos jours) de créer une société chargée de s’occuper des blessés de guerre. Je ne détaille pas plus ses propositions dans mon texte. Le hasard aura fait qu’un homme en voyage d’affaire allait, face à l’horreur, être à l’origine d’un formidable mouvement.

En effet, ce livre est fondateur à plusieurs titres. Lors de sa parution, en 1862, il a bouleversé ses lecteurs dans l’Europe entière. L’année suivante est fondée le Comité international de la Croix Rouge (CICR) ainsi que plusieurs Sociétés nationales. Il s’agit tout simplement de la plus vieille organisation humanitaire au monde existante. Et, en 1864, la première Convention de Genève est signée, marquant le véritable début du Droit International Humanitaire (DIH). Depuis, le DIH a énormément évolué et tous les Etats de la planète sont signataires des Conventions de Genève de 1949. Malheureusement, Dunant a ensuite vécu dans la misère et plus ou moins oublié de tous. Ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’il sortira de l’oubli et sera le premier homme à recevoir le Prix Nobel de la Paix, en 1901.

Par son livre, Henry Dunant a donné un nouveau sens au concept d’humanité et a été à l’origine du plus grand mouvement humanitaire au monde. En effet, si l’on rassemble le CICR et toutes les sociétés nationales de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, on atteint de nos jour un mouvement de plus de 90 millions de personnes. La force de Dunant aura été de réaliser que la guerre est hélas inévitable et que, plutôt que de faire de l’idéalisme inutile, il était plus intelligent d’agir dans la guerre et d’essayer d’atténuer ses souffrances, plutôt que de vouloir l’interdire sans succès. Malgré sa faiblesse (selon moi) dans la forme, le fond reste et « Un souvenir de Solferino » demeure un formidable témoignage.

Vous pouvez télécharger gratuitement le livre, avec un petit commentaire sur la posterité des propositions de Dunant et avec le Texte de la première Convention de Genève.
Et ça se passe ici : http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/htmlall/p0361 (possibilité aussi de le commander « en vrai » pour un prix ridiculement bas)
PS : Nous avons fêté en 2009 les 150 de la bataille et les 60 ans des 4 Conventions de Genève
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http://www.dalton.ch
 
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