Crime et Chatiment - Dostoïevski

A chaque fois que je veux présenter un classique de la littérature, je bloque! Ces livres sont tellement riches qu'il y a trop de choses à dire et du coup je ne sais jamais par où commencer!

Je vais donc faire court, en espérant simplement donner envie à quelques-uns d'entre vous de lire ce roman, que beaucoup évitent à cause de nombreux a priori (ah le triste sort des "pavés"...), mais qui tient une place priviligiée dans ma bibliothèque...

Crime et chatiment de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski


Voici le contenu de la quatrième de couverture:

Citation :

Un homme extraordinaire a-t-il le droit de tuer une repoussante vieille usurière afin de pouvoir, par ce crime, améliorer le sort de l'humanité ? En tuant, ne risque-t-il pas de se tuer aux yeux des autres ? Telles sont les interrogations de Dostoïevski dans sa première grande oeuvre. Roman de la perdition, celle de Sonia qui doit se prostituer, celle de Raskolnikov, le héros, celles de Zakharitch et d'Ivanovitch, Crime et Châtiment est aussi le roman du rachat devant les hommes et devant Dieu. Condamné politique, Dostoïevski a subi quatre années de bagne en Sibérie. Son père fut assassiné. Ces expériences lui inspirèrent un portrait de criminel hors du commun, si criant de vérité que Nietzsche déclara : « Dostoïevski est le seul qui m'ait appris quelque chose en psychologie. »

Pourquoi j'ai adoré ce livre? C'est difficile à dire...bien sûr il y a l'attachement et les divers sentiments envers les personnages, le suspens qui m'a prise tout le roman, peut-être aussi mon intérêt pour la Russie, le XIXème ect...mais il y a plus. Dostoïevski nous montre une âme, Raskolnikov, il fait un travail sur ce personnage qui m'a épatée vu l'époque où a été écrit ce livre (la psychologie naissait à peine!), et à partir de ce personnage on part dans une réflexion plus universelle...je ne sais pas comment expliquer, disons qu'en refermant le livre on comprend pourquoi certaines oeuvres sont hissées au rang de "Classique"!

Pour ceux qui n'ont jamais lu de Dostoïevski, j'ai lu de lui aussi Le Joueur. C'est assez court, rapide à lire, une façon de découvrir et donc de voir si on apprécie l'écriture de l'auteur avant de s'attaquer à plus gros

(Petit HS: Si le thème du "surhomme" vous intéresse, la citation de la quatrième de couverture m'a fait pensé à un film de Hitchcock, "La corde", où deux étudiants, qui pensent avoir compris la philosophie de Nietzsche, commette un meurtre, croyant faire là une oeuvre d'art...c'est un huis clos, hitchcock oblige plein de suspens, et j'ai pas mal aimé, à voir!).

Depuis que j'ai dû me pencher sur la Russie à la fin du XIX° siècle pour mes études cette année, j'ai une petite envie de me faire un auteur russe .

ça a l'air pas mal, ça me tente, mais l'écriture n'est-elle pas un peu ardue? C'est une réputation que traînent ces auteurs, et ça me fait un peu peur (des centaines de pages non, mais ne rien comprendre, ça m'énerve). Alors?

Ah, encore un livre que j'ai lu, il y a très longtemps! Il faudrait d'ailleurs que je le relise car en relisant ton post, je me rends compte que je l'ai lu trop jeune pour en saisir toutes les composantes psychologiques.
Je ne me souviens que de l'histoire, en gros, le meurtre de l'usurière, la dérive du héros, sa rencontre avec Sonia et la prostitution de celle-ci.

J'ai dévoré à cette époque tellement d'auteurs Russes, j'apprenais le russe toute seule (je me suis arrêtée à la 2ème leçon, lol) que je fais un mélange. Pffff, ce que le temps passe vite!

C'est vrai, comme le dit Linda, la grosseur du livre, l'époque austère, bref beaucoup de choses qui peuvent rebuter mais c'est tellement bien écrit que la lecture découle naturellement.
C'est le genre de livre que l'on n'a jamais envie de refermer avant de l'avoir fini.

Moi je n'ai pas trouvé l'écriture trop "ardue", mais plutôt accessible.
Voici un petit extrait, ainsi tu pourras te faire ta propre idée :

Citation :

Mais voilà le troisième étage, voilà la porte, voilà l'appartement en face; celui qui était vide. Au deuxième, tous les signes le montraient, l'appartement qui était juste en dessous de celui de la vieille était vide, lui aussi: la carte de visite clouée à la porte avec de petits clous était enlevée - les gens étaient partis! ... Il haletait. Un instant, une pensée fusa dans son esprit: «Et si je partais?» Mais il ne se répondit pas et se mit à écouter l'appartement de la vieille: un silence de mort. Ensuite, il écouta une nouvelle fois en bas dans l'escalier, il écouta longtemps, de toute son attention... Ensuite, il regarda une dernière fois autour de lui, se reprit un peu, se redressa et, une nouvelle fois, il essaya la hache dans la boucle. «Est-ce que je ne suis pas... trop pâle? se sentait-il se demander, je ne suis pas trop agité? Elle est méfiante... Peut-être, attendre encore un peu... le temps que le cœur cesse? ...»

Edit': désolé Mu' j'avais pas vu ton post!

Je ne dirai pas que Dostoievski est ardu à lire. Plutôt dense.
La noirceur des propos m'interdit de dire que j'ai adoré ce livre car j'ai un sentiment de malaise qui persiste à son évocation alors que je l'ai lu... il y a ... au moins 16 ans !
Mais je le conseillerai tout de même car effectivement c'est un classique et que sa lecture ne laisse pas indifférent mais plutôt grandit la compréhension que l'on peut avoir du monde.