Tiens aujourd'hui je vais présenter l'un de mes films préférés :
Brazil de Terry Gilliam.
Tout d'abord oui il s'agit bien d'une adaptation, enfin pas vraiment plutôt d'un hommage : l'histoire est très librement inspirée du
Procès de Kafka, pour le côté administration opressante du moins. Quelques scènes sont reprises par ailleurs entièrement du
Procès de Welles, parfois d'ailleurs pas évidentes à comprendre si on n'a pas vu ce film car elles jouent sur la symbolique de ces scènes dans le film.
Brazil est aussi un hommage, avec des clins d'oeil constants (c'est vraiment le cas de le dire
) à
1984 de George Orwell, ainsi qu'au
Meilleur des mondes de Aldous Huxley, et sûrement à d'autres oeuvres qui m'échappent, encore que j'ai cru reconnaître un très léger clin d'oeil à
Farenheit 451 de Ray Bradbury, mais je suis pas totalement sûr.
Brazil avec toutes ces références à la SF d'anticipation (oui bon le
Procès de Kafka, on va dire qu'on peut le classer dedans...
), est évidemment aussi un film d'anticipation : il décrit entre autres l'homme étouffé par la paperasserie (pas seulement au sens figuré, on est chez Terry Gilliam quand même
), et une bureaucratie totalement délirante qui emprisonne l'homme. Un monde où seuls une poignée de dirigeants décident de ce qui doit être le bonheur des autres (
Le meilleur des mondes), un monde, où pour se maintenir le gouvernement, fait croire (du moins après revision du film, j'analyse ainsi,) que des terroristes commettent de terribles attentats, alors qu'on a tout lieu de croire que c'est le gouvernement qui pose les bombes, parce qu'on voit mal les terroristes, incarnés par un Robert de Niro qui joue les Robins des bois, poser des bombes (
1984 de Orwell, l'entretien de la haine à l'égard d'ennemis qui n'existent pas).
Le héros Sam Lowry, se rêve lui-même en archange, et il est amoureux dans ses rêves d'une belle blonde, qu'il va finir par rencontrer au cours d'une visite administrative. Alors il va essayer de la sauver d'un complot qu'on ne sait s'il est réel ou non (la paranoia chez Terry Gilliam est récurrente, voire
Las vegas Parano). Il va ainsi délaisser son travail dans l'administration, et va donc se faire un ennemi du système, alors commence une course contre la répression qui fait exactement penser à
1984, ainsi que la dernière phrase du film, que je ne dirais pas bien sûr
.
Toute l'atmosphère du film est créé par la manière de filmer, Gilliam filme ici à la manière d'Orson Welles, avec lueur jaunatre et clair/obscur sur les personnages légèrement en contre plongée, et ainsi tous, même les simples plombiers et fonctionnaires deviennent des êtres inquiétants au regard diabolique. Et bien sûr l'humour décalé (voire ultra décalé) de Terry Gilliam qui fait que malgré l'oppression qui devrait sortir de ce film, on est mort de rire régulièrement. Une chose est sûr, c'est que quand une réplique se fait attendre, ce n'est pas la réplique à laquelle on s'attendait, tout le film est décalé, rien que par le fait que Sam Lowry est dit très intelligent alors qu'il ne fait montre que d'un bon sens normal, mais ce film c'est aussi la folie d'un système (
le nôtre ), et on n'a aucun repère.
Un film à voir quoi.