Une année étrangère - Brigitte Giraud

4e de couverture :

Partie en Allemagne comme jeune fille au pair, Laura, à dix-sept ans, découvre tout d'abord qu'elle ne connaît pas si bien la langue de ce pays étranger. Puis c'est au tour de la famille qui l'accueille, un couple et deux enfants, de la troubler par leur simple mode de vie, leur comportement, leurs habitudes. Est-elle venue pour s'occuper des enfants, pour effectuer des tâches ménagères, pour parfaire cette langue ou tout simplement pour grandir enfin ? Elle est arrivée dans une famille banale qui paraît moins déchirée que la sienne, moins lourde de secrets et pourtant, peu à peu, Laura va affronter plusieurs mystères : mystère des origines, de la transmission. Elle aimerait tant déceler à travers ces personnages une vérité, un sens qui lui permettraient enfin de combler les vides et les silences de son adolescence interminable. Reconnaît-elle en s'attachant au seul garçon de la famille le petit frère qu'elle a perdu ? A-t-elle raison d'attendre avec autant de fièvre des nouvelles des siens restés en France ? Parce qu'elle retrouve chez le grand-père des enfants un exemplaire de Mein Kampf elle est prête à tirer des conclusions hâtives et ne peut s'empêcher ale lire ces pages frappées d'interdit qui la révulsent tout en la fascinant. La mère des enfants tombe malade. Le père semble se rapprocher de Laura chaque jour. Que recherche-t-il auprès d'elle ? Laura se demande quel est le prix à payer pour devenir une femme, affronter l'avenir, quitter cette maison pour rentrer dans la sienne.

Biographie de l'auteur (source amazon.fr) :

Brigitte Giraud est née en Algérie en 1960. Elle est l'auteur de quatre romans, La chambre des parents (Fuyard, 1997), Nico (Stock, 1999), Marée noire (Stock, 2004), j'apprends (Stock, 2005), d'un récit, À présent (Stock, 2001) et de l'amour est très surestimé (Stock), prix Goncourt de la nouvelle 2007.

Mon avis :

Etant moi-même à l'étranger en ce moment, le sujet du livre ne pouvait que m'intéresser. J'appréhendais un peu les clichés que Brigitte Giraud pourrait nous livrer sur les allemands, mais j'ai constaté avec soulagement qu'il ne s'agissait pas de caricatures ici.
J'ai beaucoup aimé ce livre, le déchirement de Laura, exilée volontaire qui fuit ce qu'au fond elle aime le plus au monde, le quotidien dans un pays dont elle ne comprend pas la langue, ce qui ne facillite pas les relations avec sa famille d'accueil. Le sentiment que tout lui échappe en permanence; vraiment très intéressant. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture, car en plus ça se lit vite (dans un café, dans le métro...). Le genre de livre qu'on peut lire petit bout par petit bout sans jamais se perdre au niveau de l'intrigue. Idéal pour les gens pressés qui lisent par exemple sur le chemin du travail (et il est fin : 208 pages).

Après tous ces commentaires positifs, quels n'ont pas été ma déception et mon écoeurement arrivée à quelques pages de la fin ! J'ai été révolté : Brigitte Giraud introduit un élément tout à fait déplacé dans l'intrigue (car il ne sert à rien sinon à écoeurer le lecteur) :

Spoiler:

Ca m'a mise en colère parce que jusque-là je passais un très bon moment, et puis je ne sais pas ce qui lui a pris, si elle s'est dit qu'il était de son devoir de choquer inutilement le lecteur (pour faire vendre?). Mon avis reste tout de même positif concernant ce roman parce que j'essaie de faire abstraction de la fin, mais franchement...je crois que c'est la 1ère fois que j'en veux vraiment à un auteur !