Anthologie du poème court japonais (haiku)

Je me suis achetée il y a quelque temps L'anthologie de poéme Japonais: Le haïku.

Le haïku est une forme de poésie japonaise trés particulière car il se compose de trois vers composé de 17 syllabes, répartis sur trois lignes (5/7/5 syllabes).
Il est situé dans l'espace et dans le temps et ne doit durer que "le temps d'un souffle".

C'est un poéme qui tout en étant simple demande une grande exigence de sobrieté , de justesse, de densité et de légereté.
Le haïku est une forme minimaliste unique pour saisir et transmettre "l'instant dans l'instant".
Il est different des autres formes de texte bref ( proverbe, sentence, ou poeme bref) car le Les sens et le concret du quotidien y dominent, l'abstraction et la généralisation en sont préférablement absents tout comme le lyrisme, le symbolisme, le surréalisme et le traditionnellement poétique (rime, métaphore et personnification).

Il y a plusieurs ecoles et chacunes influencent le haïku, et il y a plusieurs noms qui en ressortent:
Il y a le haïku selon Bashô (17ième siecle)premier grand poete,
Shiki (19ième)pere du haïku moderne.
Kyoshi (debut 20ième)heritier de shiki et propagateur du haïku dit traditonnel et qui a democratisé cette forme poetique.

je vous laisse un tres tres joli lien avec des explications sur le haïku et des extraits ( ceux que je cite dessous viennent de là mais il y en a plein d'autres) Vous allez voir c'est trés agréable:

Haïku


Dans le vieil étang
Une grenouille saute
Un ploc dans l'eau!
Basho

Sur la cloche du temple
S'est posé un papillon
Qui dort tranquille.
Buson

Tout a brûlé
heureusement, les fleurs
avaient achevé de fleurir.
Hokushi

Sur les écrans de papier
Elles font des arabesques
Les chiures de mouches.
Issa

Merci pour cette recommandation que j'ai notée immédiatement. Cela va me donner l'occasion de me replonger dans la lecture de ces petites merveilles ;-)

Je ressens le haïku comme un moment d'immobilité, comme une photo qui saisit et s'arrête sur un instant alors qu'il y a un avant et un après. C'est l'expression d'une pensée fugitive sur laquelle on ne prend pas le temps de s'arrêter. Le haïku transcrit cette pensée et nous permet de la saisir.

Je suis toujours émerveillée de voir comment trois petits vers peuvent exprimer tant de choses. On prend un recueil, on l'ouvre au hasard et on lit ces quelques mots. C'est très rapide. Et alors, commence une sorte de plongée, une période d'arrêt suivie d'une sorte de méditation. Les images semblent jaillir des mots et on se laisse aller à la contemplation de cet instant. Un agréable moment de sérénité.

En voici un que j'aime beaucoup de Sôseki (poète japonais de la fin du XIXe - début du XXe)
Jeunes pousses de fougère
Ouvrant leurs petits poings
Enfin le printemps

Bon, ba , moi, je découvre...
Bien sur, j'en avais entendu parler, mais sans savoir exactement ce que c'était...En tout cas , je ne suis pas déçue au contraire, et je trouve assez merveilleux de faire passer autant de choses en aussi peu de mots, et encore plus fabuleux, on s'arrete sur un, et on se fabrique tout un monde...

C'est grâce à Maxence Fermine dans son roman Neige (voir ici)
que j'ai découvert cette forme de poésie. Il en a écrit d'ailleurs de très jolis dans ce roman, en relation avec la neige. Dommage, je l'ai prêté. Il faut que je le récupère pour en citer quelques uns !

Ma petite soeur me l'a offert il n'y a pas très longtemps. Je n'en ai lu que la moitié car ce n'est pas le genre de lecture qui se lit d'une traite mais qui se savoure.
J'ai exactement eu la même impression que Nimiane, c'est à dire que pour moi, le haiku est comme une photographie, un instant immortalisé non pas par l'image mais par des mots. Et qui nous laisse tout le loisir de l'interprêter selon notre sensibilité.
J'ai aussi été impressionnée par tout le lyrisme que peuvent dégager ces 3 petites lignes.

Du coup, j'en ai acheté un autre mais uniquement des Haiku de Kyoshi.

Lorsque j'ai lu mes 1ers haikus, ma réaction a été d'en rire! Je ne sais pas, peut-être le fait que ça soit si cours, peut-être l'impression que l'auteur ne s'était pas foulé, qu'il ne parlait que de choses très banales (ce qui reste vrai tout de même)...

Et puis finalement je ressens la même chose que Nimiane et mu' aujourd'hui. Cette impression qu'on a fait un arrêt sur image, et qu'on se penche sur quelque chose d'éphémère que le poème fait durer. Je trouve que le principe du haiku très intéressant finalement de ce point de vue.