Je viens de finir le Librio de Nimiane reçu à la rencontre du 29 avril et j'en fais un topic car j'ai vraiment découvert un univers particulier.
Je connaissais Taslima Nasreen de nom (d'ailleurs, je l'avais mis dans un de mes trombis). Je savais qu'elle était bengali, qu'elle était journaliste-écrivain et qu'elle était en rupture avec sa culture. Je la croyais en résidence surveillée mais en fait, elle vit en exil en Suisse.
Je ne savais pas que son axe de combat, c'était les Femmes, leur sort immonde, inhumain qu'elles subissent au Bengladesh et aussi en Inde d'ailleurs. Son combat nous concerne toutes et en la lisant, on réalise combien nous avons de la chance d'être nées dans un pays assez égalitaire tout de même.
Ce recueil compile des textes inédits, des poèmes pour la plupart.
Alors, spécial dédicace à Jonkalak et Ness qui je crois ont autant de mal que moi à lire de la poésie, celle-ci se lit très bien.
Elle parle d'amour, de violence envers les femmes, du regard qu'elle a porté sur sa mère, de la vie des femmes là-bas et du combat qu'elle ne cessera jamais de vivre.
Je n'avais jamais réalisé à quel point son combat né d'une révolte est aussi né (ou surtout) d'une souffrance terrible.
Les gens qui s'insurgent comme elle, on pense qu'ils sont valeureux, qu'ils sont exceptionnels et courageux mais on oublie qu'ils sont au départ des gens comme nous mais qu'un contexte particulièrement douloureux, particulièrement inacceptable à pousser dans leurs retranchements. Certes, ils relèvent le défi et se battent pour que les choses changent. Ils restent donc véritablement exceptionnels.
Elle parle notamment d'une cérémonie en Suisse où tout le monde la pressait de raconter son expérience, la félicitait jusqu'à ce qu'une dame blonde lui dise juste "je vais pleurer avec toi" et tout d'un coup, on réalise que c'est avant tout de compassion dont elle a besoin;
Dernière remarque : il est incroyable aussi de constater comment le besoin d'amour, sentiment éternel et charnel, est toujours vivant et la porte tout de même vers les hommes pourtant dénaturés. Jusqu'à ce qu'en fait le dégoût d'eux et de leurs comportements l'oblige à s'en détourner complètement.
Les hommes et les femmes sont deux parties d'un tout. Quand les uns sont ignobles, les autres sont encore plus dépourvues et isolées.
Allez, je dois filer. Désolée pour le caractère un peu désordonné de ce post. MAis je voulais à tout prix poster maintenant avant de me lancer dans une autre lecture.
Et je crois que je vais chercher ses récits autobiographiques même si c'est difficile à lire pour tous les sentiments et la révolte qui germent en nous.