Option ParadisFrançois taillandierNicolas et Louise. Tels sont les prénoms des deux personnages principaux du roman Option Paradis, de François TAILLANDIER, qui vont redécouvrir la maison de leur enfance, explorer ces pièces à nouveau, ouvrir une fenêtre sur le passé, et se souvenir.
Ensembles, ils vont se raconter des bribes d’un passé qu’ils déterreront au fil des chapitres. Entre deux réminiscences, on suivra également les pensées de Charlemagne, un prophète qui reste le premier à convaincre de ses propres idées théologiques qu’il développe dans son propre journal ou sur internet.
Les personnages sont donc Nicolas, Louise et leurs familles, ainsi que Charlemagne et son entourage. Les deux premiers sont en deux dimensions. Plats. Impossible d’imaginer, par exemple Louise faire - ou ne pas faire - quelque chose d’après son caractère. Le seul trait de caractère pouvant définir chacun de ces deux protagonistes est un goût prononcé pour les jeux de lit et autres affaires salaces. Au final, les personnages secondaires seront bien mieux campés ; un père boute-en-train et nostalgique, une mère revêche, un mari hésitant et pataud…
Charlemagne, lui, est très intéressant. Il dispense des thèses très bien construites et assez inspirées à qui veut bien les entendre, mais au fond, lui-même n’y croit pas trop, à ces histoires de paradis. Et pourtant, se piquant au jeu de la renommée, il va dans ce sens de néo-prophète, et continue de développer ses idées auxquelles il ne prête foi, et désire en même temps coucher avec des filles conquises par sa verve.
Ainsi donc, même au beau milieu d’idées théologiques, le sexe vient s’immiscer, comme partout dans le roman.
A peine ouvert, le livre est intéressant, profond et révélateur. Des idées, philosophiques ou non, y sont sans cesse cachées, et c’est une vraie leçon que nous donne François Taillandier dès l’abord.
Mais hélas, au fil des pages, au cours des chapitres, cette merveilleuse construction s’essouffle. Les mêmes sujets sont sans cesse abordés, les idées ne changent pas, et le trop récurrent thème du sexe ne fait qu’alourdir une œuvre qui avait si bien commencé, d’autant que la manière de parler, franche et crue, des personnages est en désaccord avec les idées qu’ils développent.
Car au fond, les souvenirs changent, mais leur fond est le même. Constante recherche du désir pour Louise, sentiment d’être étranger au sein de sa famille pour Nicolas, tous deux poursuivent les mêmes chimères de la même manière sans jamais les atteindre, sauf au temps présent.
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