Philippe Besson - Son frère

Présentation de l'auteur :

Citation :

Philippe Besson est né le 29 janvier 1967 à Barbezieux, en Charente. Son premier roman, En l’absence des hommes, est salué par la critique dès sa parution et reçoit le prix Emmanuel-Roblès, décerné par l’académie Goncourt. Son deuxième roman, Son frère, est porté à l’écran par Patrice Chéreau dont le film a été récompensé par l’Ours d’argent au Festival de Berlin. En 2002, L’arrière-saison, inspiré d’un tableau d’Edward Hopper est couronné par le Grand Prix RTL-Lire. Ses deux derniers livres, Un garçon d’Italie et Les jours fragiles ont rencontré un grand succès. Ils ont également séduit les cinéastes et sont actuellement en cours d’adaptation.

Les romans de Philippe Besson sont traduits en allemand, anglais, chinois, espagnol, grec, italien, japonais, lituanien, néerlandais, polonais et en tchèque.

L’histoire :
Ils s’appellent Thomas et Lucas et ils sont frères. L’un va mourir, l’autre va l’accompagner. Ils iront se réfugier dans la maison d’enfance, la maison blanche de l’île de Ré. Non pour attendre la mort, mais pour vivre intensément chacune des heures qui leur est donnée. Une histoire d’amour entre deux êtres que la vie avait séparés.

Le livre est écrit sous forme de journal où les chapitres s’alternent entre la fin de l’hiver : le début de l’annonce de la maladie, les séjours à l’hôpital, d’un côté et, de l’autre, l’été à l’île de Ré.

Début du livre :
Thomas meurt.
Thomas accepte de mourir. C’est ici, dans la maison de Saint-Clément, la maison de l’enfance, Je suis auprès de lui. C’est encore l’été. J’ignorais qu’on pouvait mourir en été.

J’ai été profondément bouleversée en lisant ce livre. Non pas vraiment par l’histoire, car bien sûr, c’est une histoire tragique, dramatique ; l’annonce d’une mort, si jeune, forcément, cela choque ! Mais ce n’est pas là-dessus que joue l’auteur. C’est d’une part, sur la force du lien fraternel entre Lucas et Thomas et, d’autre part, par la pertinence des mots pour parler de situations d’une façon telle qu’on a la sensation de les vivre.

Il a su tellement bien retranscrire ce que l’on ressent quand on est étranger à l’univers médical. Comment on se sent bête, inculte et comment aussi certains médecins (attention, je ne dis pas tous ! loin de là !) savent nous faire comprendre que nous sommes des ignorants ! Mais le ressenti, on n’en parle pas souvent, parce que dans ces moments-là, quand on est confronté à la maladie d’un proche, on est comme aveuglé par notre propre douleur. Une des forces de ce livre est d’avoir mis en mots, parfois durs, crus, violents, toutes ces sensations. Il les exprime sans fard, avec justesse et vérité.

Et puis, la transcription du lien fraternel, si fort, si intime. Cet amour-là est unique, seul les membres d'une fratrie peuvent le connaître. "Assassiner son frère, serait-ce autre chose qu’un suicide ? ". Là aussi les mots sont puissants et expriment merveilleusement bien les sentiments. Il n'y a pas que de l'amour, mais tout est dit, même ce que l'on n'oserait exprimer...

J'ai lu ce livre la semaine dernière, il me hante encore... Un grand moment de littérature !

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que c'est un livre dont on ressort completement bouleversé.
C'est vrai que Besson s'est tout d'abord attaché à la relation, la decouverte ou redecouverte des sentiments entre Lucas et Thomas qui finalement se retrouvent seuls mais profitent de ces moments si intense sachant que ce seront les derniers.

Je ne connaissais pas Philippe Besson avant ce livre, mais la pudeur qu'il met dans ces pages et la force qui s'en dégage malgrés cette fin ineluctable sont vraiment rare.

J'ai depuis un moment sur ma liste "en l'absence des hommes" mais vu l'intensité de celui la je repousse toujours un peu.

Bouleversant. Ces liens fraternels sont vraiment très fort. Tout le monde "lache " le malade (petite amie, amis...) sauf son frère. Le personnage de Lucas, endosse tout, dans le sens où il soutient (malgré lui des fois) son frère. Il a une force incroyable, il encaisse tout, sans craquer. Je l'admire véritablement, car pour soutenir une personne proche dans ces derniers jours il faut un mental d'acier. Puis c'est en se lisant celà qu'on se remet en question:" Est ce que j'en serai capable de faire celà sans lui en vouloir? Même pour quelqu'un que j'aime ?" La solidité des liens dans ces moments là m'a vraiment touché.
J'ai beaucoup apprécié le petit vieux qui vient raconter son histoire tous les jours. J'ai eu l'impression que c'était l'élexir de vie pour Thomas.