Neverwhere (Neil Gaiman)

Neverwhere, Neil Gaiman.

J’ai achevé il y a quelques jours, la re-lecture (oui j’ai osé) d’un roman intitulé Neverwhere (titre original : Neverwhere) de Neil Gaiman.
Comme de bien entendu, une fiche de lecture s’impose !

Présentation de l’auteur :
Neil Richard Gaiman né en 1960 en Angleterre, à Portchester pour être plus précis. Petit, il lit Tolkien, Moorcock ou encore Chesterton avant plonger dans Zelazny ou Lovecraft.
Après ses études il se lance dans le journalisme et fini par rédiger son premier opus, à savoir … attention ça va faire mal… une biographie de Duran Duran (je vous avais prévenu). Il s’illustre ensuite (attention jeux de mots) comme auteur du célèbre comics : The sandman et participe à pas mal d’aventures cinématographiques où il ne joue que des rôles mineurs (genre écrire des dialogues pour les versions américaines, des trucs du genre. Par exemple c’est lui qui a fait les dialogues de Princesse Mononoke pour les écrans américains).
En terme d’écriture on note une collaboration avec Terry Pratchett, De Bons présages (1990) ainsi qu’American Gods (2001), qui a reçu tout un tas de prix.

Le Roman.
A l’origine Neverwhere, comme son nom ne l’indique pas est un synopsis de série télévisée pour la BBC 2 dont les premiers ont été tournés fin 1996. L’histoire devait mettre en scène des personnages un peu marginaux (des sans-abris notamment), et cet aspect semble avoir tout d’abord rebuté l’auteur avant qu’il n’accepte en fin de compte. En fait la série n’a eu que six épisodes. Bref, je ne sais pas trop pourquoi, mais la série s’arrête et il n’en reste guère qu’un DVD qui doit sortir courant avril 2007 normalement. Quoiqu’il en soit de la série, Neil Gaiman se lance dans la rédaction d’un roman reprenant l’idée de la série. De là naît Neverwhere.

Synopsis :
Neverwhere c’est l’histoire d’un Londonien : Richard Mayhew, qui un jour, au gré d’une rencontre plus qu’imprévue, avec Porte, une jeune fille assez incroyable, découvre qu’un « autre » Londres : le Londre d’en Bas, existe en parallèle de son Londres à lui. Il se trouve alors impliqué dans une intrigue entre polar et conte, qui va lui ouvrir les yeux sur le monde et sur lui-même.

Le Bon
Quand, à l’image de votre humble serviteur, on aime le fantastique contemporain (là je pense surtout à un couple d’auteurs trop méconnu… G.E. Ranne), on accroche indubitablement à Neverwhere. Pourquoi ?? … euh…. ben d’abord c’est un livre facile à lire (on y reviendra) et qui détend. Ce n’est pas nécessairement un argument « de la mort » mais c’est vraiment le premier sentiment positif qui ressort de cette lecture. Cette écriture facile est au service d’un récit efficace qui s’encombre peu d’intrigues secondaires et va au but sans se poser de questions. Du coup, on se sent porté, sans efforts, vers une fin qui, sans être inattendue a au moins le mérite d’être moins prévisible qu’un film de Shyamalan. Les personnages sont suffisamment profonds pour retenir l’attention et la curiosité du lecteur, sans pour autant être insaisissables, et le monde est décrit subtilement grâce à une alternance très réussie entre focalisation externe et interne.
L’absence de narrateur omniscient est, de mon point de vue, l’une des grandes forces de ce roman, et me semble, tout compte fait, être la conséquence directe des conditions d’écriture de ce roman, tout droit sorti d’une série télévisée. L’univers est plutôt sombre sans être trash ou gore, on y apprécie la diversité des lieux et des personnages ainsi que les ambiances et leurs descriptions.

Le moins bon :
D’accord c’est sympa de lire un bouquin vite, sans se prendre trop la tête à déchiffrer chaque paragraphe, un Larousse dans une main, le livre dans l’autre. Mais franchement un peu de travail d’écriture (pour ne pas dire de traduction.. un jour je me pencherai sur la version originale) ne ferait pas de mal. Car pour peu que l’on soit de mauvaise humeur, ou un peu fatigué, ou pire : les deux et bien on a envie de prendre son gros marqueur (n’importe quel gros marqueur) pour barrer les « il dit » « elle dit » qui ponctuent chaque ligne de dialogue. En dehors du côté esthétique de la chose (franchement parfois c’est martelé) cette multiplication de formules tend à briser le rythme des dialogues, à leur donner un côté faux et bâclé qui rend les longs discours très pesants.

L’autre point faible du livre c’est son rythme. L’alternance des discours (parfois chiants on l’a vu) et des situations d’action est plutôt bien gérée dans l’ensemble ce qui permet de découvrir calmement le monde sans être harcelé par des éléments de l’intrigue. L’ennui c’est que quand on décide d’écrire un livre au rythme alterné, on prend la peine d’aller au bout de son effort et on ne craque pas à 60 pages de la fin en accélérant soudainement la cadence comme un forcené. Du coup en 60 pages on apprend tout, sans détours, l’action est présente quasiment à chaque page. Du coup à force d’aller vite, on se rend compte qu’on a un rab de 10 pages… qu’en faire ?? faire durer le suspens ?? mouaih… L’idée qui ressort c’est de lire un devoir d’étudiant tellement passionné qu’il en oublie que son devoir doit être bouclé avant 5 heures.. du coup la conclusion est bâclée. Dommage.