| | Jean Jacques Rousseau | |
| | Auteur | Message |
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Ojascoj desperate housewife
Nombre de messages : 2271 Age : 49 Localisation : dans la petite enfance Date d'inscription : 07/10/2005
| Sujet: Jean Jacques Rousseau Mer 20 Sep 2006 - 18:18 | |
| Ca fait un moment que je me promets de faire un topic sur "Emile" de Jean-Jacques Rousseau. Mais comme je m'aperçois qu'il n'est absolument pas présent sur le forum, j'ai dépoussiéré "Les Confessions" et "Le contrat social" pour en faire aussi la présentation. A charge à d'autres, d'enrichir ce topic avec ses autres oeuvres. Les ConfessionsComme j'ai lu ce livre au collège, en guise de résumé voici la 4e de couverture : - Citation :
- "Je sentis avant de penser", avoue Rousseau dès le premier chapitre. Mourant en le mettant au monde, sa mère avait laissé des romans que le père et le fils liront après le dîner. "En peu de temps, j'acquis, par cette dangereuse méthode, non seulement une extrême facilité à lire et à m'entendre, mais une intelligence unique à mon âge sur les passions. Je n'avais aucune idée des choses, que tous les sentiments m'étaient déjà connus. Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti." Cette sensibilité exacerbée fera le malheur du "pauvre Jean-Jacques". Il se croira aimé, détesté, méprisé, attaqué et voudra se justifier en révélant les détails les plus intimes de sa vie familiale, amoureuse et sociale. Cette sensibilité fera aussi sa force. Par elle, il atteint la vérité de l'homme, l'homme naturel, sans masque, tel qu'il serait si la société ne le pervertissait pas. Stendhal et Chateaubriand s'inspirèrent de cette démarche étonnante : tout dire de soi-même, ses chutes comme ses espérances.
Ce que j'en pense :J'ai dé-tes-té ce livre. J'ai peiné pour en arriver au bout des deux tomes de la collection de poche. J'ai dé-tes-té Rousseau. Je l'ai trouvé bouffi d'orgueil et geignard au possible. Bref, la lecture de ses confessions ont été un calvaire. Sans doute, si je le relisais aujourd'hui, ce que je pensais alors de l'homme resterait d'actualité puisque c'est le ressenti commun. Cependant, peut-être que je changerai d'avis sur l'ouvrage comme témoignage d'une époque de foisonnement d'idées et de modernité. Du contrat socialEn quatrième de couverture de mon édition, seulement cette citation de Goethe : " Avec Voltaire, c'est le monde ancient qui finit, avec Rousseau c'est un monde nouveau qui commence" Cet ouvrage-là, je l'ai parcouru en long, en large, en travers. Et pour cause, il a été mis à l'étude de la première à ma première année de droit... j'en ai mangé encore et encore. Mais il faut lui reconnaître que pour qui s'intéresse à la constitution des sociétés et des démocraties : Il est IN-CON-TOUR-NA-BLE. Il est d'une incroyable modernité et soulève des questions juridiques et politiques à chaque phrase. Un ouvrage très dense dont je m'épargnerai la critique sur le fond... ça serait trop long. Mais si d'aucun veut entamer le débat sur les théories de Rousseau... je répondrai présente ! EmileImageShuck me faisant défaut, nous nous passerons de la page de garde de ce livre. Pour présentation, la 4e de couverture : - Citation :
- "Surprenante nouveauté d'idées" (Kant), "révolution dans la façon de penser" (Cardinal Gerdil), l'Emile fait scandale dès sa parution en 1762. Aujourd'hui, la lecture de ce texte est toujours aussi salutaire : traité d'éducation qui prend en charge l'enfant depuis sa naissance ? Roman pédagogique, manifeste de nouveaux pédagogues ? Roman d'apprentissage ou traité anthropologique qui expose le passage de l'homme naturel à l'homme social ? Que pouvons-nous retenir de cette éducation qui a inspiré à la fois les régimes totalitaires et les tenants de l'éducation non directive ?
Ce que j'en pense :Cette présentation montre parfaitement la densité et les contradictions de la pensée de Rousseau. Mais ce livre est édifiant de par sa modernité. Je conseillerai sa lecture une fois devenu parent parce qu'il pose des questions qui n'apparaissent pas fondamentales avant. Enfin, ça l'a été pour moi. C'est particulièrement remarquable notamment qu'il préconise à l'époque de ne pas emmailloter les bébés alors que ce ne fut abandonner qu'au début du 19e siècle et encore. Bien sûr, certains aspects paraissent étonnants. Mais globalement ce traité d'éducation est très intéressant et terriblement moderne. Ce livre m'a réconcilié avec Rousseau et son oeuvre. | |
| | | Margot Pimousse cassis
Nombre de messages : 2309 Localisation : Con Quijote perdida en la Mancha Date d'inscription : 18/02/2005
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Mer 20 Sep 2006 - 19:37 | |
| Je me base sur les extraits que j'ai lu. Le personnage de Rousseau m'insupporte. Cela dit, je trouve que certaines de ses idées sont tout de même énormément modernes pour l'époque. Mais celà dit, il écrit très bien. Je suis en pleine lecture des confessions. Je redonnerai mon avis une fois terminé. | |
| | | TiZ Ecrivain
Nombre de messages : 201 Age : 36 Localisation : Bengaluru Date d'inscription : 29/06/2006
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Jeu 21 Sep 2006 - 0:33 | |
| Pour ce qui est de l'EMile (je suis d'ailleurs tombée sur un extrait au bac) j'ai bien peur de ne pas me sentir suffisamment concernée et/ou instruite sur le sujet pour comprendre a quel point il est moderne dans le domaine de l'éducation.
Il faudrait absolument que je relise les Confessions, ma première fois, dans un cadre scolaire, m'avait particulierement ennuyée. MAis je crois que ca vaut le coup de réessayer. Je n'ai pas lu le contrat social, ce qui peut etre un souci pour la lecture de Justine de Sade.J'y penserai donc! | |
| | | Linda Big Admin absolue
Nombre de messages : 1988 Age : 44 Localisation : Champigny sur Marne Date d'inscription : 31/10/2004
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Jeu 21 Sep 2006 - 13:06 | |
| Alors moi je ne contriburai pas beaucoup plus à ton topic Oj' car le seul livre de lui que j'ai lu ce sont Les confessions. Il était au programme pour le bac français et j'ai été une des seules à apprécier sa lecture parmi les différentes classes de premières de mon lycée! En fait je ne pense pas avoir aimé l'histoire en elle-même, mais plutôt l'étude d'un genre à travers son livre : il s'agit tout de même de la première autobiographie reconnue en tant que telle. Je ne conseillerai donc pas sa lecture juste pour elle-même, pour le plaisir qu'on pourrait prendre à travers une histoire, mais plus dans un ensemble, genre pour une étude thématique, car c'est vrai qu'on y trouve toutes les caractéristiques d'une autobiographie : le pacte passé avec le lecteur, les trois "je", l'introspection, à la fois la plainte et la prétention etc. Pour info il y a eu d'autres autobiographies avant, mais elles étaient appelées des "mémoires" (le titre de celles de Rousseau viennent des confessions de St Augustin). J'en ai lu une antérieure à Rousseau, il s'agissait de La vie de Benvenuto Cellini : pour ceux qui ont trouvé Rousseau prétentieux, je peux dire qu'il y a pire!! Bref ça m'a donné envie de créer un topic sur l'autobiographie tout ça, ça devrait se faire un jour Si le sujet intéresse quelqu'un voici un lien vers le site du spécialiste du genre, Philippe Lejeune : http://www.autopacte.org/ Sinon voilà un petit extrait de l'oeuvre de Rousseau qui fait parti de ceux dont je me souviens encore aujourd'hui : - Citation :
- "Je ne puis me rappeler sans rire qu’un soir, chez mon père, étant condamné pour quelques espiègleries à m’aller coucher sans souper, et passant par la cuisine avec mon triste morceau de pain, je vis et flairai le rôti tournant à la broche. On était autour du feu ; il fallut en passant saluer tout le monde. Quand la ronde fût faite, lorgnant du coin de l’œil ce rôti qui avait si bonne mine et qui sentait si bon, je ne pus m’abstenir de lui faire aussi la révérence et de lui dire d’un ton piteux « Adieu, rôti ».
Cette saillie de naïveté parut si plaisante qu’on me fit rester à souper." | |
| | | JFK Président du monde
Nombre de messages : 1429 Age : 39 Localisation : Vétroz, Valais, Suisse Date d'inscription : 20/12/2004
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Jeu 21 Sep 2006 - 13:17 | |
| Je n'aime pas trop Rousseau. C'est un peu bête, mais j'ai un terrible préjugé sur lui parce qu'il se permettait de faire de belles théories (intéressantes, je vous en parlerai dans un prochain message),mais qu'il fasse des traités pour dire comment éduquer les gosses alors qu'il a abandonné les siens...c'est assez limite. Il serait intéressant de l'aborder dans un sujet "politique", c'est à dire de philosophie politique. Si vous voulez je vous fait volontier un petit topic en vous présentant quelques idées sur ce thème: pourquoi l'homme vit-il en société, quelle est son origine... On pourrait débattre de son "contrat social", de la nature d'un homme pervertie par la vie en société... malgré son apparente modernité, je trouve les bases de sa pensée fort discutables. Enfin, petite photo de l'île Rousseau à Genève (il était Genevois et étant en indelicatesse avec la ville, ils l'ont mis là lol): | |
| | | Ojascoj desperate housewife
Nombre de messages : 2271 Age : 49 Localisation : dans la petite enfance Date d'inscription : 07/10/2005
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Jeu 21 Sep 2006 - 14:57 | |
| Je m'attendais à la remarque sur l'abandon de ses enfants. Je ne pense pas que ça remette en cause le fondé ni la modernité de l'Emile. Je ne me lancerai pas dans la justification de sa vie d'homme. Mais le théoricien qu'il était sur l'éducation, même s'il a donné lieu à toutes les interprétations, en plus parfois terriblement antagonistes, garde toujours mon respect. Pour son époque, sa pensée est avant-gardiste. Je le maintiens. Après au niveau de la bonté de l'homme au naturel et de la perversion de la société, je pense qu'il faut encore le ressituer dans son contexte. Même si ces thèses-là paraissent naïves, elles ont auss permis l'avénement d'idées nouvelles et de nouvelles organisations des pouvoirs... ceci avec d'autres auteurs de l'époque.
Pour ton topic de philosophie politique, c'est à Linda et à son équipe de se prononcer mais moi, le sujet m'intéresse et me rapellera le temps de mes études. En revanche, je sens qu'il va nous permettre pas mal de contreverses !
Edit' Linda : Bien sûr moi ça m'intéresse aussi! Mais j'ai pas répondu car si je n'avais mis que ça dans un post ça aurait fait un peu floodeuse... | |
| | | JFK Président du monde
Nombre de messages : 1429 Age : 39 Localisation : Vétroz, Valais, Suisse Date d'inscription : 20/12/2004
| Sujet: Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité Jeu 21 Juin 2007 - 18:12 | |
| Ah ben voilà, je retrouvais plus ce sujet (je le cherchais en partie philo).
Car ce matin j'ai eu 6h de dissert sur deux de ses oeuvres (...). Dans la mesure où ça s'est pas trop mal passé, je profite de l'occasion pour vous présenter ces lectures.
Discours sur l'origine et les fondements de l'origine parmi les hommes
Il s'agit d'un petit livre, mais très important dans l'histoire de la philo. Je me suis surtout attardé sur la première partie, celle qui parle de l'état de nature dans lequel était l'homme avant que la société ne le pervertisse. Bien entendu on ressent certaines analogies avec Hobbes, bien que le fondement ne soit pas du tout le même.
C'est ainsi que l'on retrouve l'homme dans un état primitif, vivant seul ou, au mieux, en famille. Sur ce point, la conservation de l'espèce tiendrait plutôt de l'inceste. Puis, suite à divers événements, les membres du genre humain commencent à se rencontrer lorsqu'ils vont faire boire leurs animaux, des contacts se nouent. C'est à ce moment que le besoin de la parole se fait ressentir. Il exprime d'abord la passion, la sensualité. L'amour apparaît etc. etc. La thèse de Rousseau est que dans cet état de nature, les hommes sont plus ou moins égaux.
La vie en société est donc l'origine principale des inégalités. Cette dégénèrescence (comment on écrit ce mot?) pervertit l'homme et les inégalités apparraissent. Pour combattre ce mal, Rousseau propose alors les solutions qu'il va développer dans ses autres oeuvres. Il faut user de la raison.
Bien entendu, cet état de nature est hypothétique. Pour ceux qui, comme moi, ne soutiennent pas cette thèse mais au contraire pensent que l'homme est naturellement politique, la pensée de Rousseau semble tout à fait médiocre. D'ailleurs, le fait même que l'homme vit en société par choix d'un certain côté prouve sa nature sociable. Sur ce point Rousseau se contredit un peu (mais il a l'habitude de faire cela).
Par contre, m'étant attaché à l'origine du langage, il faut lui reconnaître certaines qualités quant aux exigences que requiert cette forme de communication. Il permet en outre d'imaginer les lacunes des premières formes de langage, de ce "cri de la nature".
Bref, j'ai lu cet ouvrage car il était dans le cadre d'un cours. Ceci-dit, il reste un livre de base concernant l'inégalité (dont je n'ai pas traité dans ce message). | |
| | | Margot Pimousse cassis
Nombre de messages : 2309 Localisation : Con Quijote perdida en la Mancha Date d'inscription : 18/02/2005
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Jeu 8 Déc 2011 - 0:06 | |
| Exploit de l'ordre du Surhumain (avec majuscule ) je vous livre un lecture fraichement terminée ! Oui je lis beaucoup mais présente peu depuis quelques temps Les Rêveries du promeneur solitaire Résumé Source Amazon : Publication posthume du penseur de Genève, les Rêveries tiennent autant du journal autobiographique que de réflexions philosophiques. Ecrites durant les deux dernières années de sa vie, jusqu'à l'ombre des grands arbres du Château d'Ermenonville, Jean-Jacques prend à témoin le lecteur pour régler ses comptes, autant avec lui-même qu'avec ses détracteurs. Un texte poignant de poésie et de sensibilité. Ce que j'en pense : Pour être honnête, je ne porte pas vraiment Jean-Jacques Rousseau dans mon coeur depuis que j'ai lu ses confessions. Sa capacité assez incroyable à se victimiser me rendait folle ! Dans cet ouvrage, même si cet aspect là est encore présent, j'ai plus eu le loisir d'apprécier son écriture et ses idées (même si je ne les partage pas). Son oeuvre possède un certain charme, il y existe un aspect pictural ; c'était très agréable de pouvoir s'évader le temps de quelques pages sur les bords des lacs ou dans les montagnes. Il mène en parallèle une réflexion sur la nature de l'homme et le concept de bonheur. Ainsi, il allie réflexion philosophique et descrption de son intériorité. Disons, qu'il m'a amené à m'interroger sur ma propre conception et perception du monde extérieur. Les promenades comme il les appelle ne sont qu'un prétexte pour exposer des idées ou retranscrire des souvenirs (parfois très drôle). Cette ouvrage est preque aussi intime que ne l'était les confessions (peut-être même y est-il plus sincère), car il continue à s'analyser, à comprendre sa nature mais aussi à faire une sorte de bilan de sa vie (ce sont ces derniers textes). On dit souvent que Rousseau est le précurseur du courant Romantique, et bien oui ! A la lecture j'ai retrouvé beaucoup d'éléments rappelant des auteurs comme Chateaubriand, ou Musset. Une bonne surprise vraiment pour cette lecture, Dieu sait qu'il ne partait pas avec de l'avance ! | |
| | | JFK Président du monde
Nombre de messages : 1429 Age : 39 Localisation : Vétroz, Valais, Suisse Date d'inscription : 20/12/2004
| Sujet: Re: Jean Jacques Rousseau Mer 11 Juil 2012 - 22:21 | |
| Pour le tricentenaire de la naissance de Rousseau, un site internet a été mis en ligne avec l'ensemble de son oeuvre disponible gratuitement. C'est à chaque fois la première édition qui a été reprise.
http://www.rousseauonline.ch/
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