Dreamericana- Fabrice Colin

Quatrième de couverture
Écrivain de renom, Hades Shufflin est l'auteur d'une immense fresque à succès consacrée à un XIXe siècle alternatif. Mais en cette année 2012, alors que son nouvel opus est attendu de tous (Stanley Kubrick, qui en a acheté les droits, s'impatiente et effectue déjà les premiers repérages), Shufflin peine à retrouver l'inspiration qui ne lui a jamais fait défaut. Se sentant épié, menacé, il s'avère incapable d'écrire la moindre ligne ; or le roman en devenir représente un jalon crucial dans sa carrière. Il doit en effet mettre en scène le dénouement apocalyptique d'une partie d'échecs cosmique que se livrent les Gardiens et les Voyageurs, deux entités immémoriales qui ont façonné l'Univers selon leurs désirs.
Tandis que cette impasse créative se révèle pour l'écrivain l'occasion de s'interroger sur ses amours, ses errances et les zones d'ombre de son existence, son environnement semble peu à peu se transformer, perdre de son vernis de réalité pour acquérir une nouvelle dimension. Et si le conflit opposant Gardiens et Voyageurs se jouait à plus grande échelle et dépassait les frontières de la fiction ? Et si Hades Shufflin n'était plus maître de son propre esprit... ou ne l'avait jamais été ? --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.



Mon avis

Bonjour mesdames et messieurs, voici ma première critique d'un livre appartenant au courant steampunk, un genre littéraire relevant de la SF, de l'uchronie plus particulièrement, et se déroulant dans des mondes industriels proches de notre XIXe siècle. Je ne pensais pas m'attaquer à ce courant et c'est en lisant que j'ai réalisé qu'il s'agissait de steampunk. Pour en savoir plus sur ce genre, l'article de wikipédia est assez bien fait car il m'apprend qu'en fait j'avais déjà pénétré dans ce monde via les films de Myiazaki par exemple.

Nous retrouvons ici une vieille connaissance puisque l'écrivain de "Dreamericana" est Fabrice Colin, qui a aussi écrit "A vos souhaits" (c'est là qu'on va voir qui a participé à la lecture commune hehe). On reconnaît bien son style d'écriture, ses expressions, ses jeux de mot et même un peu de son humour. Il y a paraît-il de nombreuses références au steampunk et je pense être passé à côté de par mon manque de connaissances en la matière.
L'écriture est vraiment bonne. Cela fait toujours plaisir de lire de la SF francophone qui n'a pas perdu de sa saveur à travers le prisme de la traduction. Il faut aussi préciser que Fabrice Colin écrit plutôt bien avec un style bien à lui que je pourrais décrire plus longuement. Par contre, j'ai rarement vu des scènes de sexe décrites aussi clairement en SF ou Fantasy. Est-ce que les auteurs anglo-saxons font plus dans l'emphase, le suggéré et les francophones plus dans la description explicite, voire crue ? Je ne sais pas, mais il est vrai que c'est plutôt étonnant.

C'est un très bon livre mais, en ce qui me concerne, ça n'a non plus pas été un coup de cœur. Le début est très bien pensé et se révèle assez original et dynamique. Dans ce que j'appellerai la "deuxième partie" de l'œuvre, l'histoire devient beaucoup plus classique une fois la surprise passée. Les personnages qui apparaissent alors sont parfois caricaturaux, l'intrigue plus générale intéresse tandis que la destinée du personnage principal est parfois laborieuse. La fin ne m'a pas vraiment retourné et je m'y attendais un peu. Au final, j'ai quand même bien aimé lire "Dreamericana". L'idée de parler d'un monde comme Antiterra est bonne et le faire via un auteur qui invente ce monde l'est encore plus. Mais je ne crierais pas au génie car au-delà de la très bonne idée de base, il y a certaines faiblesses scénaristiques et un manque d'originalité dans la deuxième partie du livre.