Even dead things feel your love de Mathieu Guibé

Even dead things feel your love de Mathieu Guibé




Résumé:

Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d'une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu'au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d'une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m'éloignant toujours un peu plus de ce que j'ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s'effacent, nous délestant ainsi d'un bagage bien lourd vers l'au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu'il s agit là d'une délivrance qui m'est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel. L'amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.

Mon avis:

Ca fait un petit moment que j'ai terminé le livre mais je ne voulais pas vous le présenter sous l'effet toujours euphorique que me font les livres de Mathieu car tout le monde sait que je suis fan fan fan lol.
Alors...
Surprenant est le premier mot qui me vient, parce que je découvre une autre facette de l'univers de Mathieu. Bien sur il y avait bien eu une petite nouvelle dans Germ-IN-es[SENS] où on découvrait le monde "vampirique" mais rien à voir avec cette merveilleuse histoire. Je dois dire qu'au début j'ai eu un peu peur de partir dans un" Twillight" victorien (je n'ai pas du tout aimé Twillight et son coté gnan gnan bien que je sois une grande praline) et puis au fil de ma lecture ce vampire, lord Josiah Scarcewillow, s'est révélé être quand même d'une autre trempe que ce freluquet d'Edward Cullen. Je vais arrêter tout de suite cette comparaison parce qu'il n'y a même pas matière à comparer mais c'est juste au cas ou certains se poseraient la question étant donné que le phénomène Twillight a donné lieu à de nombreuses vocations. Oubliez ça ^^.

Surprenant aussi parce qu'on part sur une belle histoire d'amour et que je me suis dit chouette ça va être du rose et romantique, un vampire gentlemen, stylé lord anglais, avec du chien, de la classe un poil cruel mais romantique quoi, qui rencontre au hasard d'une forêt une frêle jeune fille qui défend la cause animale devant un chasseur cruel et tombe sous son charme. Et là on pourrait croire que la belle histoire sera ils s’aimèrent éternellement et eurent plein de petits Mi-vampire sauf que chez Mathieu les héros ne sont pas si lisses et les histoires d’amour pas aussi simples. Mais est ce que l’on peut résumer ce livre à une histoire d’amour?
Bien sur que non!

Ce que j’ai adoré? C’est tout d’abord la façon dont est écrit le livre. J’ai plongé tête première dans une Angleterre victorienne avec des descriptions tellement riches, tellement fines et recherchées que je n’ai eu aucun mal à imaginer le Londres de l’époque, l’expo universelle, le manoir, les bois... La vision des différentes époques avec l’évolution du monde et de la société vu par les différents protagonistes était époustouflante.
Il y a beaucoup de descriptions mais elles sont toutes importantes et n’alourdissent pas le texte. Tout prend «vie» les lieux, les époques, les personnages et c’est du grandiose. 

Les personnages: ils ont tous leur charme ou «non» charme.
 Bien sur j’ai mes préférés mais Josiah est vraiment mon préféré. Peut être que je me suis laissée emportée par la sublime couverture en l’imaginant, mais ce vampire là est vraiment classe quoique pas tout le temps, mais même dans ses moments les plus noirs, cruels et démoniaques je n’ai pas pu ne pas l’aimer. 
Peut être aussi parce que Josiah est un mélange de Louis et Lestat, peut être aussi parce que Mathieu nous montre toutes les facettes du «vampire» et lui peut être tendre, aimant, mais aussi cruel et très gore et au travers de Josiah c’est aussi une autre façon de voir «l’homme» qui m’a interpellé. 

On a tendance a classer les bons et les méchants en voulant ignorer la part de cruauté de l’homme, la part bestiale et j’ai adoré Josiah en vampire, donc être cruel, qui grâce à Abigale découvre sa part «humaine» et au fil des pages les mots nous transpercent et vont toucher notre part à nous d’humain et de démon sous un flot d’émotions plus ou moins dérangeantes mais qui nous obligent à une introspection et par ce biais a ressentir Josiah. (peut être que c’est un sentiment tout à fait personnel alors dès que vous l’aurez lu vous me direz si ça vous a fait ça^^). 
Je vous laisse découvrir les autres personnages par vous même.

Bien sur il y a le thème de l’amour mais j’ai adoré la façon dont il est évoqué et j’avoue que ça m’a beaucoup touché. Pas le coté je t’aime moi aussi mais l’amour éternel parce que c’est comme la vie éternelle finalement très douloureux. Je pensais en lisant ça doit être sympa de vivre éternellement et puis je me disais non, finalement on perd tous ceux qu’on aime pour rester seul et que vaut une vie seul? Je crois que ce mot seul à eu beaucoup d’écho au fil de ma lecture.

Enfin on pourrait en parler longtemps de ce livre tant les émotions qu'il nous "inflige" sont grandes et variées. Sous les traits de Josiah il y a la société et surtout "l'homme", celui qui prend aux autres pour satisfaire ses besoins sans se soucier du mal qu'il peut faire et en ces temps de crise les exemples sont hélas trop nombreux mais je vais éviter ce débat pour ne pas ressortir mon drapeau de militante acharnée contre les fraudeurs, Monsanto, le nucléaire etc etc ^^ Enfin ça aussi c'est un ressenti tout personnel lol.

Au final je dois dire que je reste toujours aussi sous le charme des histoires de Mathieu mais celle là restera tout particulièrement un coup de coeur, par son originalité mais surtout par la merveilleuse histoire qu'il nous conte. Sous le charme des personnages, très forts, originaux, et sous le charme de sa plume parce que j'ai plongé dans des descriptions tellement vraies que j'ai voyagé dans le temps et me suis laissée emporté dans ce bonheur, cette cruauté, cette magie, mêlant larmichettes, frissons, espoir, dégoût, battements de coeur, angoisse... du grand Mathieu quoi