Lecture de Juin: Messieurs les enfants, de Daniel Pennac.

Je mets ici la présentation de la lecture commune de Juin faite par Mumu:

mumu348 a écrit:

Voilà enfin un genre qui chance des genres choisis jusqu'à maintenant!
Je propose donc : Messieurs les enfants de Daniel Pennac.
J'ai adoré ce livre qui se lit trés vite! C'est plein d'humour.
Voici :

Citation :

"L'imagination ce n'est pas le mensonge", tel est le leitmotiv que Crastaing assène inlassablement à ses élèves, qui ne l'écoutent guère. Si peu même que trois d'entre eux, les plus frondeurs, Igor Laforgue, Joseph Pritsky et Nourdine Kader vont écoper, en guise de punition, du devoir suivant :
Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite.
La suite prouvera que la réalité dépasse souvent la fiction puisque c'est ce qui va véritablement se produire à travers une série de catastrophes et de métamorphoses rocambolesques qui donnent à l'auteur de Comme un roman, l'occasion de réfléchir non seulement sur le pouvoir de la fiction mais sur l'enfance et l'éducation. Tout en se livrant sans restriction au "bonheur narratif", Daniel Pennac porte un jugement sévère sur une certaine attitude pédagogique qui produit des enfants "amputés de leur enfance, poussés prématurément dans le train des ambitions, programmés dès l'ovule" et invite chacun de ses lecteurs, quel que soit son âge à "ressentir l'enfance au moins une fois".

Il fait environ 250 pages et on le trouve sur Amazon.fr à partir de 2€

Une bonne lecture à vous tous et n'hésitez pas à donner votre avis ici quand vous l'aurez terminé!

Alors, premières impressions ... ... ...

Premier Pennac pour moi, alors découverte d'un univers tout de même assez .. ... ... special il faut bien l'avouer.

La lecture est très facile, ça se dévore en un rien de temps avec des protagonistes attachants et des dialogues ... ... ... propres à Pennac en fait, assez cru mais pas non plus vulgaire.

Bref, un livre très frais où j'étais mort de rire pendant 250 pages.

Je l'avais déjà lu, je l'ai relu avec délice en une soirée...
Première chose que je me suis dite, c'est que je devrais le garder près de moi, pour que je puisse le relire à chaque fois que j'ai envie d'enguirlander mon fils quand il fait l'imbécile à l'école (je devrais peut être le passer à la maitresse aussi...M'enfin !)
Très facile à lire, drôle et juste ce qu'il faut d'impertinent, n'empêche, mine de rien, on en arrive à réfléchir, sur la difficulté d'être adulte, enfant, adulte qui a oublié qu'il a été un enfant ("amputé de coeur"), ou enfant avec des soucis d'adultes.

J'ai lu avec plaisir ce roman. Je le trouve un peu différent de la série des Mallaussène et Kamo au niveau du style.

J'ai trouvé très intéressant le choix du narrateur. Et surprenant ! J'aime aussi la façon dont le narrateur s'adresse directement au lecteur.

J'aime aussi la tendresse de ces enfants pour leurs parents, et de ces parents pour leurs enfants.

et l'Allée des Femmes : quel joli nom !

Au delà de l'histoire, il y a un réel respect de l'auteur pour chacun de ses personnages, même les moins sympathiques ont le droit à sa tendresse. (Sauf Foiriez qui en prend pour son grade !).

Un livre dont les personnages principaux sont des enfants, avec des histoires d'enfants, mais destiné aux adultes ! C'est rare. Et précieux pour ne pas oublier que nous avons été enfants nous aussi.

Je viens de le finir et ma foi c'est une excellente surprise.
Je ne connaissais pas Daniel Pennac et j'aime beaucoup son style que je qualifierais maladroitement de décontracté.

L'histoire est bien sympathique et sous ses faux airs de conte léger aborde des sujets bien sérieux sur le thème de l'enfance et du passage à l'age adulte.

Et puis ce qui m'a le plus emballé dans ce livre sont les formules savoureuses trouvées par l'auteur.

Un bon moment que la lecture de ce livre.

Alinoé a écrit:

J'ai trouvé très intéressant le choix du narrateur. Et surprenant ! J'aime aussi la façon dont le narrateur s'adresse directement au lecteur.

moi too, ça intrigue au début, mais qui donc est ce narrateur ??

C'est drôle, c’est plein de tendresse, et de personnages touchants : du narrateur à son fils qui du haut de ses 11 ans essaie de consoler sa mère, à Crastaing, si si, moi il m’a touché ce pauvre prof qui démarche les putes et les enfants pour avoir leurs souvenirs de « famille », les copains d'Igor forcément...

il m’en reste des images drôlissimes (quand on me dit Pennac-Malaussène la première image qui me vient c’est la crucifixion du petit et les couches culottes pelines de merde accrochées aux murs) ici, je vois la bataille de saucisses purée dans la cuisine comme si j’y étais, Joseph et Igor pédaler sur leur tandem comme des dératés, le prof qui essaie de sortir des toilettes après son rétrécissement, Pope et Moune habillés en mariés, Ismael peintre miniature talentueux noyée dans sa djellaba…

« La » grande révélation : les pourquoi / parce que, pourquoi / pour que !!!!!

y a de l'idée, je regrette seulement qu'il n'ait pas poussé l'expérience plus loin et que l'incursion dans le domaines des adultes se limite à une cuite, à prendre soin de leurs parents au présent (la fièvre de Pope) et pour l’avenir (consoler Tatiana avec Ismael)

j'aurais aimé qu'il prenne le temps de leur donner nos préoccupations d'adultes: aller au boulot, régler les factures, créer des relations avec d'autres adultes, j'aurais aimé qu'il creuse plus le personnage de la sœur Rachida (de son intégration et de l'armure qu'elle enfile pour aller au taf) et d’une eventuelle relation avec le flic roux Eric…

mais j’ai éprouvé un réel plaisir à le relire, d’abord parce que ça m’a fait exploser de rire dans le RER, puis parce que les dialogues et les situations sont irresistibles !!!

Vous avez compris la dédicace à Pierre Boutron ?