Le Forum Des Lecteurs
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 Une semaine de vacances - Christine Angot

Aller en bas 
AuteurMessage
Amelly
Ecrivain
Ecrivain
Amelly


Nombre de messages : 398
Age : 35
Localisation : Dans le néant cosmique du Yagadougou
Date d'inscription : 04/03/2006

Une semaine de vacances - Christine Angot Empty
MessageSujet: Une semaine de vacances - Christine Angot   Une semaine de vacances - Christine Angot EmptySam 10 Nov 2012 - 12:50

Une semaine de vacances - Christine Angot

Une semaine de vacances - Christine Angot Angot10

4e de couverture :

Un court roman, une audace à couper le souffle, un morceau de littérature dont on ne sort pas indemne.

Jamais Angot n'a été si aigue et si bouleversante.

Courte biographie de l'auteur (merci Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Angot ) :

Christine Angot, née Christine Schwartz le 7 février 1959 à Châteauroux (Indre), est un auteur français.

On classe souvent les textes d'Angot dans la catégorie « autofiction ». L'auteur refuse cette étiquette. Son œuvre se caractérise surtout par la présence récurrente du thème de l'inceste, le déploiement d'un discours qui met à l'épreuve les rapports entre la vérité et la fiction dans le roman autobiographique, en particulier par l'emploi du récit « métafictif»(racontant et commentant l'écriture, la lecture et la réception médiatique de ses textes).

Christine Angot s'efforce de sonder le rapport de la société à l'interdit fondamental de l'inceste mais aussi à la parole de l'écrivain sur la place publique, parole qu'elle dit performative (premières pages de Quitter la ville).

Bibliographie :

Romans
Vu du ciel - Gallimard - 1990
Not to be - Gallimard - 1991
Léonore, toujours - Pocket - 1994, rééd. Fayard 1997
Interview - Fayard - 1995
Les Autres - Stock - 1997
Sujet Angot - Fayard - 1998
L'Inceste - Stock - 1999
Quitter la ville - Le livre de poche - 2000
Pourquoi le Brésil ? - Stock - 2002
Peau d'âne, La Peur du lendemain - Stock - 2003
Les Désaxés - Stock - 2004
Une partie du cœur - Stock - 2004
Rendez-vous - Flammarion - 2006 - Prix de Flore 2006
Le marché des amants - Le Seuil - 2008

Pièces de théâtre :

Corps plongés dans un liquide (mise en lecture en 1992 et en 1996, publiée en 1998)
L'Usage de la vie (créée en 1997, Lyon, publiée en 1998) (prix Bernard Dort)
Nouvelle vague (mise en lecture en 1996, publiée en 1998)
Même si (monologue, créé en 1996, publié en 1998)
Arrêtons, arrêtez, arrête (danse/théâtre avec Mathilde Monnier, d'après Normalement, créée en 1997, Montpellier)
Mais aussi autre chose (créée en 1999, d'après Les autres, Sujet Angot et L'inceste, Paris)
La Fin de l'amour (créée en 2000, Marseille)
Normalement (monologue, créé en 2002, Paris, publié en 2001)
La Peur du lendemain (monologue, publié en 2001)
« Meinhof / Angot » (monologue, créé en 2001, à Zurich, publié en 2002)
La place du singe (danse/théâtre avec Mathilde Monnier, présentée en 2005 et en 2007, Avignon)

Mon avis :

Pour ceux qui auraient échappé au matraquage de la rentrée, Une semaine de vacances a été présenté comme le pendant de son précédent livre L’Inceste (publié en 1999) (cf le post : https://livrebd.forumactif.com/t2532-l-inceste-christine-angot?highlight=angot ) dans lequel elle évoquait son propre inceste à la fin. Depuis, les mauvaises langues ont pu dire qu’elle avait fait de l’inceste son « fond de commerce ». Toujours est-il que ce thème est quasi omniprésent dans ses livres.

Bien qu’elle nie écrire des livres autobiographiques, ou de faire de l’autofiction, je suis d’avis que la mention « roman » sur ses livres ne trompe personne. Elle change peut-être quelquefois certains détails, mais Christine Angot n’est pas, à mes yeux, une véritable romancière au sens premier du terme. Elle s’écrit elle, sa propre vie de livre en livre.

Et c’est justement ce qui d’entrée fausse la donne avec ce livre-là (encore une fois sous-titré « roman »), dans lequel elle relate une semaine de vacances passé avec son père. Elle y raconte par le menu « le sexe de l’inceste », avec froideur, sans aucune fioriture de style. Les personnages sont réduits à « il » et « elle », le lecteur sent qu’il y a une différence d’âge importante avec eux mais jamais n’est dit explicitement qu’il s’agit d’un inceste. Ce n’est qu’à la page 42 que l’on reçoit un indice. Rien de plus.

Beaucoup de critiques ont écrit avoir trouvé ce livre proprement insoutenable, tout en vantant ses qualités littéraires.
Je ne sais plus dans quel contexte cette remarque avait été faite, mais je me souviens qu’un critique avait un jour déploré avoir eu le sentiment d’avoir été « pris en otage » par un livre ouvertement autobiographique. A la lecture de celui-ci, ce que j’ai pu ressentir : étant donné 1) la gravité du thème, et 2) le fait qu’il ne s’agisse pas d’une fiction, je me sens très mal à l’aise à l’idée d’en dire du mal.

Or comme il ne s’agit pas de juger de la vie personnelle d’un auteur, mais des qualités littéraires de son livre, je ne vais pas me censurer.

Christine Angot a eu l’occasion d’expliquer et de commenter sa démarche dans nombres d’interviews (ici sur le plateau de « La Grande Librairie" sur France 2 : https://www.youtube.com/watch?v=u7OUhapcXEQ et https://www.youtube.com/watch?v=qwEauq4ZCx4&feature=relmfu ). J’avais été très intéressée par son argumentation, et c’est un peu la peur au ventre devant le choc annoncé (et matraqué) que j’ai décidé de lire ce livre.

Je n’ai pas aimé ce livre. A cause du thème bien entendu (difficile d’apprécier la lecture d’un livre sur l’inceste), mais littérairement non plus. Le livre a été écrit quasiment d’un trait (phrases courtes, dépouillées à l’extrême, absence de chapitres), et finalement si je devais résumer ce livre, on a une succession de comptes-rendus de scènes de sexe, qui sont d’ailleurs en gros toujours les mêmes (amis de la fellation, bonsoir). Il a beau être très court (128 pages, avec des marges énormes de sorte à ce qu’il y ait presque plus de blanc que de texte sur la page, certainement afin de les atteindre péniblement, ces 128 pages), cela paraît terrible à dire, mais je me suis très vite profondément ennuyée. Les comptes-rendus se répètent, sans aucune profondeur / analyse psychologique des personnages (ne serait-ce qu’indirecte). Je les ai par ailleurs trouvés tellement désincarnés que, là encore, c’est pénible à dire, ce texte m’a globalement laissé de marbre. Parce que je n’ai pas pu prendre ces personnages pour autres choses que ce qu’ils sont : de purs êtres de papier. Et même tenter de figurer Christine Angot jeune avec son père, dont je ne connais pas le visage, n’a pas aidé. Je suis restée absolument à distance de ce livre.

D’un autre côté lorsque je me demande quelles auraient été les alternatives d’écriture pour quelqu’un racontant sa propre expérience de l’inceste, je suis bien obligée de reconnaître que je n’en trouve pas.

Ce que j’ai trouvé très intéressant en revanche, et à ce titre c’est fort dommage que le livre soit resté si court, c’est la dimension psychologique de l’affaire. L’auteur met discrètement en lumière des aspects complexes et (volontairement ?) ignorés de l’inceste, comme la question de savoir si et quand la victime prend conscience de ce qu’elle subit. S’il peut y avoir une once de consentement dans l’affaire (car finalement son père ne la « viole » pas, puisqu’elle se soumet à lui). La question de l’amour aussi, car finalement elle ne semble pas (encore ?) le détester à ce moment-là. Elle dit l’admirer, il y a même quelques moments de tendresse qui semblent la rendre heureuse.

La seule question laissée volontairement en suspens est la question du plaisir sexuel qu’elle a tout de même pu éprouver. Mais si l’on peut sonder la monstruosité de l’inceste, même jusque dans les détails sexuels les plus crus, il me semble que cette question représente ce qui restera à jamais le dernier tabou, l’innommable de l’inceste.

Je tiens enfin à dénoncer l’hystérie générale qu’on a pu observer dans la presse à la rentrée de septembre qui nous a valu des articles plus fantaisistes et ridicules les uns que les autres. Exemples avec :

- Libération qui titrait en une « le chef d’œuvre de la rentrée » ( http://journal.liberation.fr/publication/liberation/1024/#!/0_0 )
N'exagérons rien quand même...

- dans l'émission radiophonique "Le Masque et la Plume" sur France Inter, Arnaud Vivant prétendant sérieusement que Christine Angot réussissait à faire avec la tranche de jambon (sur le sexe de son père) ce que Proust avait réussi avec la madeleine...
http://www.franceinter.fr/emission-le-masque-et-la-plume-livres-19
(cet Arnaud Viviant fait parti de ces critiques à ne pas prendre au sérieux mais qui ont tout de même droit à un temps d'antenne à une heure de grande écoute, ce qui est à mes yeux assez préoccupant...cf ce que je vais rajouter à mon post sur "Shades of Grey" : https://livrebd.forumactif.com/t2706-50-nuances-de-grey-trilogie-e-l-james ).

- ou, plus hallucinant encore de bêtise, une Nelly Kaprièlian décidément bien en forme qui nous livre dans Les Inrockuptibles un article résumant, selon elle, les raisons pour lesquelles Christine Angot serait sans cesse attaquée : http://www.lesinrocks.com/2012/09/23/livres/une-semaine-de-vacances-violence-critiques-angot-11305590/ .
Extraits :
« Ce qui fait problème dans le rejet violent de certains face à son nouveau texte, c’est la bassesse de l’argumentation : justifications graveleuses, vulgaires, que ces journalistes, tous des hommes (est-ce un hasard ?), dégainent pour la rabaisser. Une femme parle de sexe et les mecs tremblent ? C’est pire que ça : comme si les arguments utilisés réaffirmaient la place et la parole dominantes du père ».
Ou encore, juste magnifique : « Et tous, au fond, d’afficher le même mépris de classe que le père utilise contre sa fille – comme pour mieux protéger la cohésion d’une société patriarcale menacée par la parole des filles ou des plus faibles ? […] il y a ceux qui acceptent d’être impliqués et ceux qui se sentent en danger».

Qu’on se le dise, l’ennemi, c’est l’homme ! k10
Revenir en haut Aller en bas
 
Une semaine de vacances - Christine Angot
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» L'Inceste - Christine Angot
» Le marché des amants - Christine Angot
» Christine Adamo
» Christine Ockrent-Fraçoise Giroud une ambition française
» livres de la semaine

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Forum Des Lecteurs :: Forum Livre :: Littérature générale (classification par époques) :: Littérature contemporaine-
Sauter vers: